- <104> donnez à l'ennemi, pour amener l'heureux moment de lui rendre avec usure le mal qu'il vous a fait.
Si vous êtes de moitié moins fort que l'ennemi :
- 1o
- Faites la guerre en partisan; changez de poste quand la nécessité l'exige. 2o
- Ne détachez aucun corps de vos troupes, car vous vous lieriez battre en détail; n'agissez qu'avec toute votre masse. 3o
- Si vous pouvez vous porter sur la communication de l'ennemi sans hasarder vos magasins, faites-le. 4o
- Que l'activité et la vigilance veillent jour et nuit à la porte de votre tente. 5o
- Pensez plus à vos derrières qu'à ce que vous avez en avant, pour ne point être enveloppé. 6o
- Raffinez sans cesse pour inventer de nouveaux moyens et des ressources pour vous soutenir; changez de méthode pour tromper l'ennemi; vous serez souvent obligé de faire la guerre d'ostentation. 7o
- Battez et ruinez l'ennemi en détail, pour peu que cela soit possible, mais ne vous commettez pas à une bataille rangée, parce que votre faiblesse vous ferait succomber; gagnez du temps, c'est tout ce qu'on peut prétendre du plus habile général. 8o
- Ne fuyez point vers des lieux où l'on peut vous enfermer, et souvenez-vous de Poltawa, sans oublier Stade.
D'une armée sur la défensive qui attend des secours.
Vous hasardez tout en vous engageant en quelque entreprise avant la jonction de vos forces, qui vous rendront sûr de ce que vous voudrez entreprendre quand elles vous auront joint; ainsi il faut vous resserrer, dans l'intervalle de leur marche, dans la sphère de la plus rigide défensive.
Vous voyez par cet exposé combien les connaissances d'un vrai général doivent être variées. Il faut qu'il ait des idées justes de la