DES MARCHES DE NUIT.
Si la situation et les conjonctures où vous vous trouvez exigent que vous fassiez une marche de nuit, voici les choses principales qu'il faut observer.
Ire RÈGLE. Faire bien reconnaître les chemins d'avance par ceux qui doivent mener les colonnes, pour les empêcher île s'égarer dans l'obscurité, et surtout pour qu'il n'arrive pas que les colonnes se croisent, ce qui pourrait donner lieu à la plus grande confusion.
II. Envoyer de temps en temps des aides de camp d'une colonne à l'autre, pour s'avertir réciproquement.
III. Ensuite se placer dans la nouvelle position le mieux que l'on peut, en observant, autant que la nuit le permet, le terrain et les avantages qu'on en peut tirer.
IV. Pour que l'ennemi ne s'aperçoive pas du décampement, on laisse dans le camp qu'on quitte les feux allumés, et quelques hussards qui crient, Qui vive? et qui se retirent tous à un signal convenu, qu'on leur donne lorsque l'armée est à l'abri d'être attaquée.
DES MARCHES DE NUIT POUR DES SURPRISES.
Il arrive quelquefois que, pour couvrir ses derrières, l'ennemi hasarde des détachements, soit sur sa droite, ou sur sa gauche, qu'il peut être important de détruire pour exécuter par ce début de plus grands projets. Si l'on veut surprendre ces corps, il faut sans doute y marcher de nuit, et voici ce qu'il faut observer :
De n'y pas marcher sur trop de colonnes, crainte de confusion. De n'avoir devant chaque colonne qu'une vingtaine de hussards, sim-