<117>plement pour avertir. D'observer le plus grand silence en chemin. Dès qu'on donne sur les troupes légères qui sont en avant, de tout brusquer, de hâter même le pas pour arriver promptement sur le corps principal qu'on s'est proposé de défaire. De ne connaître en ce moment que l'audace, parce que le succès dépend de la promptitude de l'exécution, et qu'il faut avoir achevé sa besogne avant que l'armée de l'ennemi puisse arriver pour secourir ce corps détaché. Si le coup manque, il faut se retirer tout de suite ou vers un bois, ou par quelque terrain difficile, à l'abri duquel vous puissiez regagner le gros de votre armée. Dans une pareille échauffourée, il faut tout détruire sur la place, mais se bien garder de la poursuite, parce que ce corps battu doit s'attendre à des secours de l'armée principale, et que l'on pourrait perdre, en poursuivant trop chaudement, ce qu'on a gagné par la surprise de ce corps.
DES MARCHES DANS LES PAYS MONTUEUX.
On trouve peu de chemins dans les pays chargés de montagnes. On est heureux si pour chaque marche on en trouve trois, dont deux sont pour les colonnes, le troisième pour le bagage. S'il n'y en a que deux, le bagage partagé suit ces deux colonnes, couvert d'une bonne arrière-garde. En supposant donc qu'il n'y a que deux chemins, chaque colonne doit être précédée de son avant-garde, qui doit être composée en grande partie d'infanterie, et de quelques centaines de hussards pour battre l'estrade. Si l'on n'est qu'à deux marches de l'ennemi, il faut que la marche se fasse sans la moindre négligence, et toujours en règle, s'entend, l'avant-garde, si elle trouve des défilés, doit garnir les hauteurs des deux côtés jusqu'à l'arrivée de l'armée, et alors reprendre les devants pour couvrir par sa position les nouveaux défilés qui se trouvent sur les chemins, ou garnir les hau-