<118>teurs d'où l'ennemi, s'il s'en emparait le premier, pourrait incommoder la marche. L'infanterie doit avoir des patrouilles d'infanterie qui la convoient, et dont les petits détachements tiennent toujours la crête des hauteurs. Ces précautions assurent la marche, et si l'on ne se relâche pas là-dessus, elles mettent l'ennemi dans l'impossibilité de rien entreprendre. Si l'on peut, l'avant-garde et l'arrière-garde doivent se changer tous les jours, pour ne pas trop fatiguer les troupes. Il faut de même, s'il y a des bois près des chemins où les colonnes passent, d'avance y poster de l'infanterie, pour prévenir l'ennemi et occuper avant lui tous les lieux avantageux d'où il pourrait inquiéter la marche des troupes. Si l'ennemi est plus éloigné, l'on marche, s'entend avec les avant-gardes et les arrière-gardes; mais l'on ne fatigue pas les troupes à occuper des postes où l'on est sûr que personne ne peut venir.
DES RETRAITES DANS LES MONTAGNES.
Les montagnes fournissent de grands secours à ceux qui sont obligés de se retirer, parce que partout on y trouve des postes; cela fait même que l'arrière-garde peut toujours se replier sur des troupes bien postées pour la soutenir. Dans ces occasions, il faut profiter du moindre monticule, afin que l'arrière-garde se retire toujours sur des corps qui la protègent, jusqu'autant que l'on gagne un bon défilé, qu'on occupe selon la méthode que j'en ai donnée, et qui, barrant l'ennemi, l'empêche de poursuivre plus loin. C'est la cavalerie qui dans ces cas embarrasse le plus; on doit tâcher, dans de pareils terrains, à lui faire toujours passer les défilés avant l'infanterie, pour lui procurer de la sûreté dans un genre de pays où elle ne peut agir. Je ne répète point ce que j'ai déjà dit, que dans toutes les retraites le bagage doit avoir pris les devants. C'en est bien assez que l'armée se