<12>vous fiez jamais aux apparences. Si votre appui est une hauteur, fortifiez-la de quelques redoutes jointes ensemble par un retranchement, mais bien fait, à fossé large et profond; placez-y de fortes batteries toujours dirigées en écharpe, et, si le terrain le permet, fortifiez ce poste d'une redoute que vous construirez derrière, et qui pourra le défendre, au cas que l'ennemi perce; c'est alors un ravelin qui défend le chemin couvert. Si vous avez un village devant votre front, et si votre position exige que vous l'occupiez de nécessité, faites-en retrancher le front à quelque distance des maisons; mais s'il n'y a pas une raison bien valable de l'occuper, contentez-vous d'y jeter des bataillons francs, pour vous assurer contre les surprises. L'ennemi sera obligé de les en chasser et de tirer, ce qui est un grand avantage pour vous, car toute infanterie qui a tiré ne vaut pas pour l'attaque celle qui est encore toute fraîche. Observez toujours les terrains qui vont en douce pente ou en glacis; ce sont les plus avantageux pour le feu de l'infanterie, et il faut qu'un général habile profite de tout. Observez toujours les règles de la fortification; que tous les chemins creux adjacents à votre poste soient découverts par votre feu.
Lorsque vous avez tout distribué et arrangé dans votre camp, faites-en le tour extérieurement, et proposez-vous de l'attaquer; alors vous découvrirez les endroits faibles, et vous changerez ce qui mérite correction, vous les munirez de défenses, et votre poste n'en deviendra que meilleur.
Dans tout ce qui est poste, la cavalerie doit être en troisième ligne, et, autant qu'il se peut, à l'abri du canon; cela ne vous empêche pas de vous en servir au besoin, en la faisant passer par les ouvertures d'infanterie vers l'endroit où vous la voulez faire agir. Voyez le plan no III.