<36> ayez beaucoup. Il faut observer de même ce que j'ai dit dans ce qui regarde les retraites des montagnes : c'est de laisser des hussards dans le camp pour crier le qui-vive et entretenir les feux, et qui se replient promptement et rejoignent l'armée, sans que l'ennemi puisse les entamer. Si le roi Guillaume avait quitté de nuit son camp de Seneffe, son arrière-garde n'aurait pas été battue par le prince de Condé.
Une grande précaution à prendre est de faire bien reconnaître les chemins d'avance et même par les généraux qui doivent mener les colonnes, si cela se peut, pour prévenir, autant qu'il est possible, une espèce de confusion, compagne de la plupart des marches nocturnes.
ARTICLE XXVIII. DES DIFFÉRENTES ARRIÈRE-GARDES.
Il y a différentes sortes d'arrière-gardes : 1o pour couvrir la queue d'une armée d'un camp à un autre; 2o d'arrière-gardes qui couvrent le bagage; 3o d'arrière-gardes qui couvrent des armées battues, pour faciliter leur retraite.
2o Les premières sont attaquées quand l'ennemi a intention d'appesantir votre marche, et qu'il veut se procurer l'avantage de gagner un poste avant vous. Ces affaires souvent sont assez vives, et ressemblent à de petites batailles. Il faut éviter les engagements autant qu'on le peut, car il n'y a rien à gagner, et toujours à perdre, pour se retirer avec sûreté; poster des troupes sur le chemin que l'on suit, pour pouvoir, sous leur protection, replier celles qui sont pressées par l'ennemi; on poste ces troupes sur des hauteurs, on leur fait garnir des villages, on en borde des bois, on les met derrière des défilés, et, à la faveur de leur protection, celles qui sont les dernières se