<68> en distance, selon le terrain dominant, des redoutes et intérieurement des Blockhäuser. Ces redoutes doivent être entourées de palissades, les unes d'échalas entremêlés de pieux dans cette forme , pour qu'il soit impossible à l'ennemi de les escalader; car un officier qui se trouve à la chaîne des quartiers d'hiver doit surtout prévoir toutes les espèces de surprises que l'ennemi peut imaginer contre lui. Est-on derrière une rivière, il faut, en hiver, ouvrir les glaces pour empêcher les ennemis de passer. Je ne parle pas des patrouilles de cavalerie, qu'il faut avoir jour et nuit au champ pour avertir du moindre mouvement des ennemis, ni des espions, dont on doit avoir nombre, pour que, si l'un manque, l'autre puisse donner des nouvelles. Si la chaîne n'est pas trop inquiétée, et que le service n'y soit pas trop dur, il faut que le commandeur exerce son corps autant que les circonstances le lui permettent, parce que sa gloire est attachée à la bonté de sa troupe, et plus il la conserve dans son intégrité, plus il peut s'assurer de sa réputation.
Pour les troupes qui entrent en quartiers d'hiver, on leur prescrit la même méthode pour veiller à la santé des soldats, et l'on regarde tout commandeur qui ne ramène pas sa troupe au camp avec la discipline introduite en temps de paix, comme un mauvais sujet et dont l'armée doit se défaire le plus tôt possible.
L'infanterie n'est pas seulement employée à la guerre de campagne, mais à la défense des places et aux siéges des forteresses d'un ennemi que l'on attaque. Un officier et principalement un commandeur de bataillon qui n'entend rien à l'attaque et à la défense des places n'est qu'un demi-officier. S'il défend une forteresse, il faut qu'il ait une idée de ce que c'est que le feu de chemin couvert, une espèce de Heckenfeuer, qu'on entretient surtout pendant la nuit; il faut qu'il sache pourquoi l'on fait une sortie, à savoir, pour ruiner les ouvrages de l'ennemi. La troupe qui sort doit agir avec vivacité pour faire ses opérations tout de suite, à savoir, nettoyer la parallèle,