<238>Le roi de Pologne souhaite que j'aille avec lui; mon obéissance à ses ordres sera accompagnée du plus grand empressement à faire ma cour à Votre Majesté. Le comte de Brühl croit que ledit ministre pourra partir vers samedi ou dimanche. En attendant, on reconnaît la nécessité de faire vivre les troupes; mais on se flatte que celles de Votre Majesté n'exigeront rien de plus.
Comme cette réponse paraît un acheminement à l'objet principal de Votre Majesté, je la lui communique sans attendre les remarques qu'elle a eu la bonté de dire qu'elle m'enverrait sur le Mémoire de cette cour, du 9 du courant.
Ses expressions pleines d'indulgence m'enhardissent à offrir à sa considération, si ce ne serait pas le moyen de perfectionner plus tôt cet ouvrage, et de le rendre plus solide, que d'engager la cour de Vienne à y entrer. Les discours que j'ai eus avec le comte de Harrach depuis que je suis ici, me donnent lieu d'espérer que l'on trouverait de la facilité du côté de sa maîtresse, prête à vivre dans une parfaite amitié avec Votre Majesté, pourvu que l'on puisse obtenir, à ce qu'il dit, quelque adoucissement aux articles de la convention de Hanovre. L'approbation de Votre Majesté augmenterait, si cela se pouvait, mon zèle pour son service; c'est une récompense bien au delà de mon mérite. L'étude de mes jours sera de la conserver, et de montrer la parfaite dévotion avec laquelle je suis,
Sire,
de Votre Majesté
le plus soumis et le plus fidèle serviteur,
Thomas Villiers.