<130> prussiens harcelèrent son arrière-garde, et lui prirent quelques prisonniers.
L'armée du Roi se campa à Budin, et employa le lendemain à réparer les ponts de l'Éger, pour assurer la communication de la Saxe; les magasins importants que les ennemis avaient à Martinowes, à Budin et à Charwatetz, tombèrent entre les mains des Prussiens; ce qui facilita considérablement la subsistance des troupes. De Budin l'armée s'avança sur Welwarn, que l'ennemi venait d'abandonner, et l'on poussa jusqu'à Tuchomierzitz une avant-garde composée de quarante escadrons et de tous les grenadiers de l'armée; le Roi, qui s'y trouvait, vit l'armée de M. de Browne, qui était encore en marche; derrière ces colonnes qui défilaient, suivait une arrière-garde dont la contenance mal assurée fit naître l'envie de l'attaquer : M. de Zieten donna dessus, et fit trois cents prisonniers. Les ennemis, du commencement, s'étaient postés au Weissenberg; ils l'abandonnèrent le 2 de mai; l'avant-garde prussienne s'en saisit, et elle vit l'ennemi qui passait la ville de Prague, et prenait un camp à l'autre bord de la Moldau. L'armée du Roi occupa le même jour tous les environs de la ville, dont elle formait une espèce de circonvallation : sa droite s'appuyait à la haute Moldau, d'où le camp allait, en embrassant Saint-Roch, le couvent de la Victoire et Weleslawin, s'appuyer à Podbaba à la basse Moldau.
Durant cette marche de l'armée du Roi, le prince de Bevern avait poussé de son côté les opérations avec vigueur; il était entré le 20 d'avril en Bohême, en s'avançant par Krottau et Kratzau sur Machendorf; sa cavalerie battit en marche un détachement autrichien qui s'avançait pour faire une reconnaissance. L'ennemi avait pris à Reichenberg une position avantageuse; le comte de Königsegg commandait ce corps, dont on évaluait la force à vingt-huit mille combattants. Ce fut le 21 d'avril que le prince de Bevern se mit en mouvement pour l'attaquer : il s'avança sur deux colonnes, prenant