<152> en désespéré, et, refusant le quartier qu'on lui offre, se fait tuer sur la place.
La guerre se faisait avec plus de vigueur du côté du prince de Prusse. Après la jonction du prince de Lorraine et du maréchal Daun, ils quittèrent Brandeis, ils suivirent le prince de Prusse; ils se campèrent à Niemes, où ils tournaient son flanc gauche, et gagnaient sur les Prussiens une marche sur Gabel. Le général Puttkammera défendait le château de cette ville, où le prince de Prusse l'avait envoyé avec quatre bataillons, pour faciliter les convois que son armée tirait de Zittau. Si le prince de Prusse eût pris le parti de marcher incontinent à Gabel, les Autrichiens n'auraient rien gagné par leur mouvement; mais le prince, qui n'en sentit pas d'abord les conséquences, demeura tranquille dans son camp, et laissa faire à l'ennemi ce qu'il lui plut. Le maréchal Daun fit partir un détachement de vingt mille hommes, qui attaqua M. de Puttkammer à Gabel; ce général, après une vigoureuse résistance et trois jours de tranchée ouverte, n'étant point secouru, fut obligé de se rendre prisonnier de guerre. Le prince de Prusse comprit l'importance de ce poste après l'avoir perdu : le droit chemin de son camp à Zittau passe par Gabel; ce chemin lui était interdit; celui qui lui restait passe par Rumbourg, et fait un détour de quelques milles; on ne peut y passer que sur une colonne. L'armée fut obligée de le prendre : elle y perdit du bagage, et des pontons qui se brisèrent dans des chemins étroits entre des rochers. Le prince arriva à Zittau en décrivant un arc, et le maréchal Daun par la corde. M. de Schmettau, qui commandait l'avant-garde des Prussiens, trouva en approchant de Zittau les Autrichiens établis sur l'Eckartsberg; c'est le poste le plus important de cette contrée; il domine sur la ville et commande aux environs. L'armée du prince de Prusse occupa une hauteur opposée au camp des ennemis, la ville de Zittau devant sa droite entre les deux armées; il étendit sa
a Nicolas-Laurent de Puttkammer, général-major d'infanterie.