<236> delà de cinq cents prisonniers. L'armée se campa le 12 entre Boxdorf et Reichenberg, d'où le Roi s'aboucha avec le prince son frère, pour prendre ensemble les mesures convenables aux circonstances présentes. Le même soir, l'armée se mit en marche; il s'agissait d'occuper les hauteurs de Weissig avant l'ennemi. Les Autrichiens avaient au Cerf blanc un poste qu'il fallait déloger : le Roi y marcha tout droit, et M. de Wedell, par un chemin qui vient de Radeberg, et qui tourne cette position; les Autrichiens furent forcés de se retirer, et dès que les têtes de l'armée eurent gagné les hauteurs de Weissig, elles donnèrent sur des hussards et des dragons qui y étaient marchés dans l'intention de protéger le campement du maréchal Daun; celui-ci s'y était avancé pour y tracer la position des troupes. Tous ces corps furent repliés, et l'armée du Roi prit le camp de Schönfeld, vis-à-vis du camp du maréchal Daun, qui s'étendait de Lohmen par Stolpen vers Bischofswerda. On assura aussitôt la communication des deux armées prussiennes par des ponts sur l'Elbe. L'armée du Roi était arrivée à propos, car M. de Lacy était commandé avec tous les grenadiers autrichiens pour construire le pont de Pillnitz, et il faut avouer que le maréchal Daun aurait eu tout le temps d'exécuter ce dessein avant l'arrivée du Roi, s'il avait été dans son caractère d'agir avec plus de vivacité et de promptitude.
Le même jour que l'armée prit la position de Schönfeld, le général de Retzow fut envoyé avec un détachement pour déloger M. Loudon de Radeberg; l'Autrichien se retira sur Arnsdorf et Fischbach. On résolut de l'entamer de nouveau dans ce poste; pour cet effet, le prince Françoisa marcha avec quelques bataillons afin de se présenter sur son front; M. de Retzow le tourna par sa droite, et le Roi, par la gauche. Il est apparent que ce corps aurait été ruiné, si tous
a C'est le prince Charles de Brunswic-Bevern, et non le prince François, qui exécuta ce mouvement, comme on peut s'en assurer en lisant le rapport officiel de la gazette. Voyez Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 1758, no 113, p. 485.