CHAPITRE IX.
De l'hiver de 1758 à 1759.
La famille royale perdit, cette année, deux personnes illustres : l'une, le prince de Prusse,a qui depuis quelque temps était tombé en langueur, fut emporté, dès le commencement de juin, d'un catarrhe suffocatif, lorsque les Prussiens assiégeaient Olmütz; il fut regretté pour son bon cœur, pour ses connaissances, qui faisaient espérer pour l'avenir un gouvernement doux et heureux. La margrave de Baireutha fut la seconde. C'était une princesse d'un rare mérite : elle avait l'esprit cultivé et orné des plus belles connaissances, un génie propre à tout, et un talent singulier pour tous les arts. Ces heureux dons de la nature faisaient cependant la moindre partie de ce qu'on pouvait dire à son éloge. La bonté de son cœur, ses inclinations généreuses et bienfaisantes, la noblesse et l'élévation de son âme, la
a Le prince Auguste-Guillaume était né le 9 août 1722. Il épousa, le 6 janvier 1742, la princesse Louise-Amélie de Brunswic-Wolfenbüttel, fut déclaré Prince de Prusse le 30 juin 1744, et mourut le 12 juin 1758. Voyez ci-dessus, de la page 150 à la page 154.
La princesse Frédérique-Sophie-Wilhelmine, née le 3 juillet 1709, avait épousé en 1731 le margrave Frédéric de Baireuth.