<107> héréditaire. Ces premiers apprêts ne découvraient point assez les projets de campagne des Français; on ne pouvait prendre des mesures positives pour les contrecarrer. Le prince Ferdinand était d'ailleurs dans la persuasion que la France ferait, cette année, les plus grands efforts du côté du Bas-Rhin. Cette supposition dérangea les suites de sa campagne, qui peut-être aurait autrement tourné, s'il avait prévenu les Français sur l'Éder. Car l'intention de M. de Broglie était de pénétrer en Hesse, et de là dans le pays de Hanovre, autant que cela se trouverait praticable. Ce fut sur quoi roulèrent toutes ses opérations; et celles du prince Ferdinand tendaient à l'en empêcher, soit en se saisissant de quelques points capitaux, soit en battant des détachements, et enfin, ne pouvant point attaquer les postes français, à cause de leur force et du terrain avantageux dont ils avaient su profiter, il fit faire une diversion au Prince héréditaire sur Wésel, pour affaiblir les ennemis qu'il avait en Hesse devant lui.
Le premier mouvement de M. de Broglie fut sur Grünberg, et le second, sur l'Ohm. Le prince Ferdinand se tourna vers Ziegenhayn, et de là sur Dittershausen. Ces premières manœuvres donnèrent d'abord l'avantage aux Français de s'emparer de Marbourg. M. de Saint-Germain, qui était au Bas-Rhin, et qui devait se joindre, selon les ordres qu'il avait, avec le maréchal de Broglie pour dérouter M. de Spörcken, qui lui était opposé, s'avança premièrement à Unna, d'où il tourna subitement vers la Ruhr, et de là sur la Diemel. Le général hanovrien ne donna pas dans le piége, et arriva en même temps sur la Diemel. Pour faciliter la jonction de M. de Saint-Germain, M. de Broglie marcha à Neustadt, et de là sur Corbach. Le prince Ferdinand, qui était encore à Ziegenhayn, envoya le Prince héréditaire dans le pays de Waldeck, et le suivit de près. Ce prince s'approcha de Corbach, pour couvrir la marche des alliés, qui passaient le défilé de Sachsenhausen, à un mille derrière lui. L'armée française, fort supérieure en nombre à son détachement, l'attaqua; il y perdit