<112> à Gueldre, d'où il poussa sa gauche à Kloster-Kamp. Le Prince héréditaire, mal informé de la force des ennemis, ne croyant point avoir affaire à si forte partie, jugea qu'il lui convenait d'aller à la rencontre des Français, à cause que, s'il battait ce secours, Wésel tombait de lui-même, et que, s'il laissait à M. de Castries le temps d'augmenter son corps, il fallait se résoudre à lever le siége de cette place sans combattre. Dans cette vue, ce prince s'approcha de Rheinberg, et, la nuit du 15 au 16, il marcha à l'ennemi pour attaquer sa gauche au delà de Kloster-Kamp. Le Prince ignorait que le corps de Fischer se trouvât posté devant l'armée française. Comme il fut obligé de le déposter, cette tiraillerie donna l'alarme au corps de M. de Castries, et le combat s'engagea tout de suite; il fut opiniâtre, et dura depuis cinq heures du matin jusqu'à neuf heures avant midi. Les alliés poussèrent une ligne des ennemis; mais le nombre l'emporta. Les Français, faisant avancer sans cesse de nouvelles troupes, qui n'avaient point encore combattu, débordèrent les assaillants sur leurs deux ailes. Les alliés ne purent y résister, et le Prince, qui s'aperçut du désavantage que ses gens avaient dans le combat, prit le parti de se retirer à Bü-rich. Cette affaire lui coûta douze cents hommes. Les Français ne le suivirent point; mais en revenant dans son camp, il trouva ses ponts emportés par les eaux, qui s'étaient accrues. Ce ne fut que le 18 qu'il acheva de les rétablir, et qu'il repassa le Rhin, leva le siége de la place, et se campa à Brünen, qui n'est qu'à un mille de Wésel. De là le Prince observa quelque temps les Français, qui ne firent point mine de le suivre; après quoi il retourna dans le pays de Munster, d'où ayant envoyé une partie de son corps en Basse-Saxe, il remit le reste de ses troupes en quartiers de cantonnement.
Il ne se passa rien de considérable, durant cette expédition, du côté du prince Ferdinand, sinon que M. de Wangenheim, renforcé par quelques troupes qu'il avait reçues de la grande armée, chassa M. de Stainville de Duderstadt, et s'y établit. M. de Broglie, ayant re-