<128> Brentano, ayant été exposé à une canonnade assez vive, se retira à quelque distance du poste qu'il avait occupé. M. de Möhring, qu'on poussa sur les hauteurs de Nossen avec son régiment, y prit tout le campement de M. de Loudon, qui n'était couvert que par trois cents hussards. En postant l'infanterie sur ces hauteurs, le Roi découvrit du côté de Frankenstein l'armée autrichienne, qui, par des tournoiements et des manœuvres incertaines, donnait assez à connaître que ses desseins étaient dérangés.

L'intention de M. de Loudon avait été effectivement de prendre ce camp, pour couper le Roi de Neisse, et de se poster ensuite sur les hauteurs de Woitz, de Giessmannsdorf et de Neundorf, ce qui formait l'investissement de cette place de ce côté-ci de la rivière, tandis que les Russes, passant l'Oder à Oppeln, seraient venus la resserrer du côté de la Haute-Silésie, depuis Bila jusqu'à la Carclau.a L'armée du Roi ne s'arrêta que peu de temps à Nossen; elle poussa encore ce jour-là jusqu'à Carlowitz, et le lendemain, elle se déploya sur cette rangée de collines qui prend d'Ottmachau par Giessmannsdorf, et qui va jusqu'à Schilde. M. de Loudon, dérouté dans ses projets, se campa à Ober-Pomsdorf. Soit inquiétude naturelle, soit habitude de commander des détachements, il changea six fois de position en huit jours, sans qu'il fût possible d'en donner une raison valable.

Les Russes avançaient cependant sur Wartenberg, d'où ils s'étendirent bientôt jusqu'à Namslau. M. de Zieten, qui les observait, s'approcha d'abord de Breslau, et ensuite il vint pour couvrir Brieg. Peu après son départ de Breslau, le faubourg polonais de cette ville fut insulté par les Russes, ce qui obligea le Roi à y détacher M. de Knobloch avec dix bataillons et autant d'escadrons. Pour l'armée autrichienne, elle continuait d'être dans une perpétuelle agitation; après


a Probablement depuis Bielau jusqu'à Carlau.