<13> leur position jusqu'au 28 de juin, que les Autrichiens prirent le camp de Jaromircz, d'où ensuite ils passèrent en Lusace, et vinrent s'établir à Marklissa. Le Roi, qui était dans le camp de Landeshut, détacha quelques bataillons, qui, par Schatzlar, pénétrèrent en Bohême; ils s'approchèrent de Trautenau, et le major Quintusa défit un corps de pandours aux environs de Prausnitz. M. de Seydlitz fut envoyé à Lähn pour observer les mouvements du maréchal Daun. M. de Fouqué reçut ordre de quitter la Haute-Silésie pour relever l'armée du Roi du poste de Landeshut, qu'il aurait été dangereux de laisser vide. Dès qu'il arriva, le Roi en deux marches gagna le camp de Schmuckseiffen, un des plus forts de la Silésie. M. de Seydlitz avait été attaqué la veille par Loudon; ce partisan fut battu; il perdit cent cinquante hommes, et pensa être fait prisonnier. Cependant la cour lui confia un corps de vingt mille hommes, destiné à se joindre aux Russes dès que l'occasion s'en présenterait. Le maréchal Daun le posta sur les hauteurs de Lauban, précisément à l'endroit où il avait été si mal reçu l'année précédente par l'arrière-garde du Roi. Cette position fut choisie pour lui donner quelque avance sur les Prussiens lorsqu'il recevrait l'ordre de se joindre aux Russes. Ces vues des Autrichiens n'étant pas difficiles à pénétrer, le Roi fit observer ce partisan par deux corps de cavalerie, dont l'un, sous M. de Lentulus, fut placé à Löwenberg, et l'autre, sous le prince de Würtemberg, à Bunzlau.
Pendant que ces mesures se prenaient vis-à-vis des Autrichiens, on n'avait pas négligé de prendre précaution contre les Russes. Du-
a Charles-Théophile Guischard, ami du Roi et le compagnon de ses récréations littéraires, était né à Magdebourg en 1724. Frédéric lui donna le nom de Quintus Icilius après une discussion qu'ils avaient eue au sujet d'un centurion romain; c'est sous ce nom qu'il le présenta aux troupes, le 26 mai 1759, lorsqu'il le nomma major et chef du bataillon franc commandé jusquelà par le major Du Verger. Le brevet est daté du 10 avril 1758. Voyez Anekdoten von König Friedrich II. von Preussen. Herausgegeben von Friedrich Nicolai. Berlin, 1792, cahier VI, de la page 135 à la page 137.