<158> Berlin, de même que les Russes l'avaient fait la campagne précédente. Pour observer les mouvements de cette armée, le Prince détacha M. de Podewils avec huit cents chevaux pour Fürstenwalde; mais l'expédition de M. de Plat en sur Kobylin ne permit pas aux Russes de suivre ce projet, en cas qu'ils y pensassent réellement, et la capitale fut rassurée.
Les Autrichiens sortirent enfin de léthargie. Le maréchal Daun, qui aurait expulsé les Prussiens de la Saxe, s'il avait voulu l'entreprendre, borna ses opérations à s'étendre dans toute cette chaîne des montagnes saxonnes qui confinent à la Bohême. C'était se contenter d'un village, lorsqu'on pouvait avoir un royaume. M. de Hadik partit avec un corps considérable de Dippoldiswalda, et s'établit à Freyberg, tandis que le maréchal fit alarmer tous les postes des Prussiens sur la Triebisch, pour empêcher S. A. R. de se porter en force contre M. de Hadik. Le mouvement que les Autrichiens venaient de faire, les portait immédiatement sur le flanc droit du camp qui occupait les Katzenhäuser. Pour obvier à cet inconvénient, le prince changea la position des troupes; il fit préparer un camp retranché au Pétersberg, et en donna le commandement à M. de Seydlitz.
Les opérations des Autrichiens se terminèrent en Silésie, comme nous l'avons dit, par la prise de Schweidnitz. M. Loudon, se sentant assez fort par les troupes russes de Czernichew, qui étaient à ses ordres, renvoya en Saxe M. Campitelli avec le corps que M. O'Donnell lui avait amené de Lusace. Ce général passa le pont de Dresde le 1er novembre, d'où il fut envoyé à Freyberg pour renforcer M. de Hadik dans les montagnes. Le maréchal Daun quitta sur cela son camp du Windberg, et s'avança en force sur le front de l'armée prussienne. La journée se passa de part et d'autre à se canonner, et à quelques affaires de détail entre des corps d'infanterie des deux armées; les Prussiens repoussèrent les ennemis, qui voulaient les déposter des passages de la Triebisch qu'ils défendaient. Pendant que le