<191>tifia les détachements de la cavalerie, pour leur donner de la supériorité sur celle des Autrichiens, et pour leur procurer le moyen, en les battant souvent, de les intimider, de les empêcher d'aller à la découverte et de s'aventurer au delà de leurs grand'gardes.
Ce fut le 12 de maia que le maréchal Daun arriva en Silésie. Il eut à peine pris le commandement de l'armée, qu'il la fit camper; il appuya sa droite sur la montagne de Zobten; sa ligne tirait vers Do-manze, et il posta M. d'Ellrichshausen au Pitschenberg, où il faisait la clôture de la gauche. Le Roi, ne jugeant pas à propos de faire camper son armée vis-à-vis de l'ennemi, resserra les cantonnements de ses troupes aux deux bords de la Lohe, et établit le quartier général à Bettlern; avec cela, douze bataillons et vingt escadrons occupaient les retranchements de Breslau. M. de Reitzenstein fut détaché avec quinze cents chevaux à Neumarkt, pour couvrir le chemin de Glogau, et pour observer les côtés de Striegau et de Jauer. Le corps de Canth, sous M. de Lossow, fut fortifié de manière que, outre mille volontaires de Courbière, il montait à cinq mille quatre cents chevaux. Le corps de MM. de Lentulus et de Prittwitz, qui campait sur l'Ohlau, non loin de Borau, faisait quatre mille cinq cents chevaux et mille volontaires.
Cette position de l'armée du Roi peut paraître hasardeuse à quiconque ne l'examine que superficiellement : mais elle ne l'était pas en effet; car ces gros détachements de cavalerie avancés vers l'ennemi formaient comme une espèce de circonvallation autour de l'armée impériale, dont les postes des Prussiens étaient si proches, qu'aucun de leurs mouvements ne pouvait échapper à la connaissance du Roi. D'ailleurs, le maréchal Daun avait deux marches à faire pour arriver à la Lohe, et le Roi n'avait besoin que de six heures pour rassembler son armée. Et quel projet les Autrichiens pouvaient-ils former? quelle attaque pouvaient-ils méditer? Il n'y avait point de position de prise :
a Le maréchal Daun arriva à Schweidnitz le 9 mai.