<208> l'Engelsberg, et partit à tire-d'aile, pour se rendre la nuit même à Friedland.
Le maréchal Daun, privé de ce détachement, qui couvrait ses derrières, craignit d'être pris à revers par les Prussiens; et sur cela, il abandonna sa position de Kunzendorf, et se retira à Dittmannsdorf, d'où sa gauche s'étendait à Bärsdorf. Outre cela, il plaça un corps à Tannhausen, qui lui couvrait ce flanc, et un autre sur sa droite, à Burkersdorf, moyennant lequel il entretenait sa communication avec la forteresse de Schweidnitz. M. de Zieten suivit immédiatement l'ennemi, et occupa les hauteurs de Kunzendorf et de Fürstenstein. Le corps que le Roi avait mené dans les montagnes, le joignit, et se posta de Seitendorf à Bögendorf, dans le même camp que le maréchal Daun avait occupé en l'année 1760. Des détachements occupèrent les défilés de Waldenbourg et de Gottesberg, et M. de Manteuffel prit poste avec six mille hommes sur le plateau de Hohengiersdorf, au pied duquel, du côté de la vallée de Schweidnitz, on campa M. de Knobloch avec sa brigade. Pour M. de Wied, qui poursuivait sa marche, il rencontra le corps de Brentano à Friedland; il l'accueillit par une vive canonnade, après laquelle M. de Reitzenstein attaqua l'ennemi. Les dragons de Fincka eurent dans cette occasion l'honneur de battre trois régiments de cuirassiers impériaux, sur lesquels ils firent cent quatre-vingts prisonniers. Brentano se sauva en Bohême, et se posta entre Dittersbach et Hauptmannsdorf, dans un camp que l'ennemi avait fait fortifier d'avance pour assurer le dépôt de ses vivres.
M. de Wied fut renforcé le lendemain par quatre bataillons et trois régiments de cavalerie; mais quand même l'armée entière serait marchée contre Braunau, elle n'aurait rien pu y entreprendre, parce que ces gorges de rochers sont intraitables, qu'on les défend avec peu
a Le comte Finck de Finckenstein, mort lieutenant-général en 1786, fut nommé en 1754 général-major et chef de ce régiment de dragons, no 10. Voyez, ci-dessus, p. 50 et 104.