<218> secours aux postes qu'on attaquait. A cette fin, M. de Gabelentz fut chargé de faire quelques démonstrations vers Braunau, pour attirer sur lui l'attention de l'ennemi. M. de Ramin eut ordre d'escarmoucher avec les postes des Impériaux vers Tannhausen. La grande armée devait détendre ses tentes et se mettre en ordre de bataille, et il fut commis à M. de Manteuffel de faire harceler les pandours qui étaient entre son camp et la droite des Autrichiens. Ces diverses attentions qu'on donna au maréchal Daun, l'empêchant de pénétrer le projet des Prussiens, leur donnèrent celui d'exécuter leur dessein.
A l'égard des attaques mêmes, il fallait que celle de M. de Wied précédât celle de M. de Möllendorff, parce que ce général, en tournant la position de Burkersdorf, devait nécessairement prêter le flanc aux Autrichiens postés à Leutmannsdorf, et que, si M. de Wied avait le malheur d'être repoussé, le corps de M. de Möllendorff serait exposé à être ruiné entièrement.
La nuit du 20 au 21, M. de Möllendorff s'empara du château d'Ohmsdorf, où il fit prisonniers cinquante soldats ennemis. On avait besoin de ce château pour s'approcher de plus près du pied des montagnes, où l'on ouvrit le soir même la tranchée; on y construisit des batteries pour quarante obusiers et pour douze canons de douze livres. Les obusiers devaient servir à bombarder les redoutes, et les canons, à enfiler la gorge par laquelle M. d'Okelly aurait pu recevoir des secours de l'armée impériale. Ce général se croyait dans un poste inattaquable; il était dans la plus grande sécurité : il n'attribua les mouvements des Prussiens qu'au dessein d'assiéger Schweidnitz, et il envisageait toutes leurs démarches comme des préparatifs à cette entreprise.
Le 21, dès la pointe du jour, M. de Wied se logea sur un monticule vis-à-vis et proche du poste de Leutmannsdorf; il y établit une batterie de trente grosses pièces de canon, soutenue par une ligne