<231> sema la terreur dans le cercle de Saatz. Cette alarme parvint bientôt à M. de Serbelloni, qui envoya M. Blonquet, à la tête de quatre mille hommes, au secours de la Bohême. Ce général fit retrancher le chemin d'Einsiedel, où il plaça quelque monde, et s'établit à Dux avec le gros de sa troupe. D'autre part, l'armée des cercles s'était rapprochée d'Oelsnitz, d'où elle voulait prendre le chemin de Schneeberg et longer les frontières de la Saxe dans l'intention de se joindre à M. Blonquet. M. de Kleist, qui était à peine revenu de la Bohême, fut obligé d'y retourner pour faire avorter ce dessein; il rassembla près de Porschenstein le détachement qui devait servir sous ses ordres; il força le retranchement d'Einsiedel, et y prit quatre cents hommes et un canon. De là il donna sur les dragons de Batthyani, qui venaient au secours des troupes qu'il avait battues, et les mit en déroute; ensuite il poursuivit M. Blonquet, qui à son approche se retira de Dux à Teplitz. Il l'y laissa, et vola vers le Basberg, où il se mit sur le flanc de l'armée des cercles, qui se replia sur-le-champ sur Annaberg, puis sur Hof, et enfin sur Baireuth.
Le prince Henri résolut sur cela d'envoyer en Bohême un corps plus considérable, et de profiter de l'absence des troupes des cercles pour frapper un coup d'éclat. Son dessein était de chasser l'ennemi de Teplitz, et de se rendre maître d'Altenberg, pour tourner par ce moyen le poste de Dippoldiswalda; et il aurait forcé les Impériaux à l'abandonner. M. de Seydlitz, qui fut chargé de l'exécution de ce projet, se contenta de laisser après son départ M. de Schulenbourg, avec cinq cents chevaux, vis-à-vis du prince de Stolberg et de l'armée de l'Empire pour les observer, et avec son détachement il entra en Bohême, où ayant fait une marche forcée, il arriva le 31 à Kommotau. M. de Kleist y pénétra le 1er d'août par le village de Göhren. Tous les postes d'avertissement de l'ennemi furent mis en fuite. M. de Seydlitz reconnut le même jour le camp de Teplitz, et fit ses préparatifs pour l'attaquer. Le lendemain, il voulut occuper une hauteur que les Im-