<239> fort considérable au prince de Stolberg, pour le mettre en état de soutenir sa position de Frauenstein. M. de Wied arriva le 1er de novembre au camp de Schlettau, pour relever M. de Hülsen, dont le corps se joignit à l'armée de S. A. R. M. de Platen fut poussé en avant, et passa la Mulde avec un corps de neuf mille hommes. M. de Belling s'avança entre Sasselbach et Burkersdorf, où il alluma, la nuit, des feux comme ceux d'une grande armée. En même temps, M. de Wied fit un détachement à Neukirch, pour alarmer le camp de Plauen. Ces mesures prises avec tant de justesse produisirent l'effet qu'on devait en attendre; car le prince de Stolberg se replia la nuit même sur Altenberg, vers les frontières de la Bohême; sur quoi M. de Belling occupa les environs de Frauenstein, et M. de Platen se campa à Porschenstein, pour couvrir le corps de M. de Kleist, qui entra en Bohême par le chemin d'Einsiedel; il ruina le magasin considérable que les Impériaux avaient à Saatz, fit des incursions jusqu'à Leitmeritz, et rentra en Saxe par le Basberg. Le Roi arriva vers ce temps à Meissen; il fit avancer M. de Wied vers Kesselsdorf. Ce général rencontra un poste d'avertissement de M. de Ried au Landsberg. MM. d'Anhalt et de Prittwitz l'attaquèrent, et y prirent quatre canons et cinq cents hommes. Ce M. d'Anhalt est le même qui avait le plus contribué à l'affaire de Langensalza et à celle de Leutmannsdorf. Cette belle action fit la clôture de la campagne. La saison, qui devenait fort rude, obligea d'assigner des quartiers de cantonnement aux troupes.
Les préliminaires de la paix furent signés vers ce temps-là entre les Français et les Anglais. Les Anglais, dont la conduite avait été si odieuse depuis que M. Bute avait eu l'administration des affaires, abandonnèrent entièrement les intérêts du Roi dans le cours de cette négociation; ils consentirent même à ce que les Français demeu-