<250> n'avait pensé ni à ces diversions ni à la ville de Münster; l'unique dessein qu'il avait, était de surprendre la garnison de Wésel, pour s'en remettre en possession. Cependant les Français, fortement frappés de l'idée qu'une nouvelle guerre pouvait se rallumer en Flandre, et craignant d'y être enveloppés, proposèrent, par le duc de Nivernois, au ministre du Roi à Londres un traité de neutralité pour la Flandre, moyennant lequel ils le remettraient en possession des provinces qu'ils lui avaient envahies. Cette proposition fut aussitôt acceptée que faite; mais l'éloignement des lieux et la difficulté du trajet d'Angleterre dans cette saison rude, donna lieu à ce que la paix de Hubertsbourg fut signée avant que l'autre traité parvînt à maturité. Nous allons donc reprendre le fil des négociations en Saxe, où se réglèrent effectivement tous les intérêts de la Prusse qui étaient à discuter.
Dès que les plénipotentiaires se furent assemblés à Hubertsbourg, le sieur de Collenbach dicta un mémoire dont la substance était à peu près telle : « Le sieur de Collenbach, autorisé par ses pleins pouvoirs, déclare que Sa Majesté l'Impératrice-Reine, pour convaincre tout le monde qu'elle désire sincèrement de voir la paix rétablie, ne balance point à faire les premières propositions; et comme de part et d'autre l'on est convenu de rétablir la paix sur des principes justes, honorables et durables, pour qu'aucune des parties contractantes ne fasse des pertes réelles, ces trois qualités exigent les conditions suivantes : 1o Que la cour de Saxe soit comprise dans cette paix sur un pied convenable et réciproque. 2o Qu'on ait de justes égards pour les États de l'Empire, nommément ceux de Franconie, ainsi que pour le duc de Mecklenbourg et le prince de Zerbst. 3o Qu'on se prête à ce que la paix puisse être rétablie dans l'Empire d'une manière honorable à l'Empereur. 4o Qu'il y ait une amnistie générale, dans laquelle l'empire romain soit compris. 5o Qu'en conséquence de la convention »