<252> il fut surtout facile de prouver que la cession d'une province, quelques couleurs qu'on lui donnât, était toutefois une perte très-réelle, qu'un sens forcé ou un terme interprété d'une manière équivoque ne pouvait en aucune façon faire changer de nature; on y substitua l'article suivant : Que la restitution entière des États appartenants aux puissances belligérantes servirait de base au traité qu'on voulait faire; par conséquent qu'on promettait de rendre au roi de Pologne son électorat de Saxe et les provinces y appartenantes, dès qu'on restituerait aux Prussiens les provinces qu'on leur avait envahies.
On demanda ensuite l'explication de certains termes vagues contenus dans le mémoire autrichien, parce qu'il fallait des définitions pour les comprendre. Que pouvaient signifier les justes égards qu'on demandait au Roi pour les princes de l'Empire? Comme cette phrase était sujette à une interprétation arbitraire, il fallut nécessairement la réduire en proposition claire et intelligible. On fit observer en même temps aux Autrichiens que les différends que le Roi avait eus avec les princes de l'Empire venant à cesser par cette paix, il était superflu de stipuler quelque condition particulière à leur égard, à moins que, par le même article et par une réciprocité parfaite, il ne plût à l'Impératrice-Reine de contracter les mêmes obligations envers les alliés du Roi, lesquels on nomma, savoir : l'impératrice de Russie, le roi d'Angleterre, électeur de Hanovre, le landgrave de Hesse, et le duc de Brunswic.
On proposa, au lieu du troisième article, l'amnistie du passé et le renouvellement de la paix de Westphalie. C'était pour donner un ridicule aux alliés de la cour de Vienne, parce que cette paix avait servi de prétexte à la France et à la Suède pour se déclarer contre le Roi; et, en la renouvelant, c'était extorquer à l'Impératrice un aveu tacite de l'injustice de ce prétexte. L'article sixième, contenant la cession du comté de Glatz, fut nettement rejeté, comme contraire aux principes