<31> qui la commandait. Cet échec ébranla la constance des Autrichiens, et le maréchal Daun se replia le 4 de novembre derrière la Ketzerbach, où il prit une position entre Zehren et Lommatzsch; et le prince Henri s'avança à Hirschstein, où il fut joint par M. de Hülsen.
La maladie du Roi, qui l'avait retenu quelque temps à Glogau, l'empêcha de pouvoir arriver avant le 13 dans ce camp. Il avait traversé la Lusace avec une escorte de huit cents hommes; cependant sa faiblesse, qui était encore grande, l'empêchait d'agir. Le prince avait détaché M. de Finck sur Nossen, par où il tournait la position de l'ennemi. Le maréchal Daun n'y tint point : il quitta la Ketzerbach, et se campa auprès de Dresde, du Windberg au fond de Plauen. M. de Wedell se porta aussitôt en avant; il s'empara de Meissen, et maltraita beaucoup dans sa retraite l'arrière-garde des Impériaux. L'armée du Roi campa le même jour à Schlettau, et M. de Diericke, qui tenait l'autre bord de l'Elbe avec son détachement, se porta sur Zscheila. Les Prussiens firent le lendemain un mouvement sur Wilsdruf, et M. de Zieten s'avança à Kesselsdorf, où il pouvait observer l'ennemi de plus près.
Les malheurs qu'avait essuyés le Roi dans cette campagne, auraient été réparés en partie s'il avait pu reprendre Dresde. On avait cet objet d'autant plus à cœur, que Dresde assurait les quartiers d'hiver, et donnait aux Autrichiens des jalousies perpétuelles pour la Bohême. La position du maréchal Daun étant inexpugnable à cause des rochers escarpés qui défendaient sa gauche, et de l'inondation qui couvrait sa droite, il ne restait d'expédient pour parvenir à son but que celui de tourner l'ennemi par des détachements. On pouvait mettre des obstacles à ses convois de vivres, et faire quelques incursions en Bohême, pour l'obliger d'abandonner Dresde. M. de Finck fut détaché à Freyberg pour remplir ces vues, d'où il s'avança sur Dippoldiswalda, puis se posta à Maxen; il poussa même M. de Wunsch jusqu'au défilé de Dohna. Une colonne des troupes de l'Empire, qui