<33> front. Quelques régiments de l'infanterie prussienne firent mal leur devoir; l'ennemi emporta une hauteur qu'ils occupaient : la cavalerie prussienne fit mal à propos quelques charges mal dirigées; elle fut repoussée à plusieurs reprises. Les Autrichiens mirent le feu au village de Maxen, qui séparait la ligne de M. Finck. Cela mit du désordre dans les troupes; la confusion gagna le reste du corps; ils abandonnèrent le champ de bataille avec précipitation. Dans la terreur où ils étaient, ils courent à Dohna, où M. de Wunsch venait de repousser l'armée de l'Empire, quelques efforts qu'elle eût faits pour l'enfoncer. Si les généraux prussiens eussent conservé l'ombre de jugement après le désastre qui venait de leur arriver, ils se seraient encore tirés avec honneur du mauvais pas où ils se trouvaient; ils n'avaient qu'à prendre le chemin de Glashütte, qui mène par Frauenstein à Freyberg; si ce chemin, qui leur était connu, leur paraissait trop proche de l'ennemi, ils n'avaient qu'à passer, par Gieshübel, en Bohême, d'où ils pouvaient regagner la Saxe, soit par Einsiedel, soit par Asch, soit par le Basberg. Mais leur défaite les avait accablés au point qu'excepté M. de Wunsch, tous les autres avaient perdu la tramontane. Le maréchal Daun les entoura le lendemain. M. de Wunsch voulut percer avec la cavalerie; M. de Finck et ses collègues, plus attachés à leur bagage qu'à leur réputation, lui interdirent toute hostilité. Ces généraux indignes du nom prussien eurent la lâcheté de capituler avec l'ennemi, et de mettre les armes bas. Le corps qui se rendit si honteusement, était fort de seize bataillons et de trente-cinq escadrons.
Sur la nouvelle humiliante de cette funeste affaire, M. de Hülsen se retira de Dippoldiswalda à Freyberg, où il fut joint par les hussards de Kleist, qui revenaient de leur expédition de Bohême. Le maréchal Daun, fier de ses succès, s'avança quelques jours après, à la tête de son avant-garde, jusqu'aux postes avancés de l'armée du Roi.