<37>taient que par les livraisons qu'ils tiraient des contrées où ils se trouvaient les plus forts. De cette négligence pour les mesures les plus indispensables de la guerre résultaient les plus grands inconvénients pour les opérations que ces troupes devaient faire; de sorte que les généraux prussiens qu'on opposait aux Suédois, ne travaillaient qu'à déranger leurs livraisons; ce qui obligeait ces ennemis, qui ne vivaient qu'au jour la journée, à rétrograder incessamment lorsque les subsistances leur manquaient, et à se rapprocher de leurs frontières. Au commencement de cette année, immédiatement après le départ du comte Dohna, M. de Manteuffela reçut le commandement contre les Suédois, et quoiqu'il n'eût que peu de troupes sous ses ordres, il se soutint jusqu'au mois de septembre, où les malheurs de la journée de Kunersdorf obligèrent le Roi à le rappeler, pour qu'il joignît son armée. L'époque du départ de ce détachement fut celle des progrès des Suédois. Ils occupèrent d'abord Anclam, Demmin et Ukermünde. Le comte Fersen, qui les commandait cette année, s'embarqua à Stralsund à la tête de trois mille hommes, et passa dans l'île d'Usedom. Il attaqua la ville de Swinemünde, défendue par des miliciens. La garnison se retira dans l'île de Wollin, mais la ville fut prise; la Swinemünder-Schanze se rendit peu après aux Suédois. Une poignée de hussards provinciaux qui se trouvèrent à Stettin, furent envoyés par le prince de Bevern à Pasewalk, où les Suédois avaient un poste. L'officier qui les conduisait, nommé Stülpnagel, les surprit et en fit deux cents prisonniers; les Prussiens qui les avaient pris, n'étaient pas aussi forts. M. de Fersen passa tout de suite dans l'île de Wollin, et prit, avec six cents miliciens qui la défendaient, la ville qui porte ce nom. Les Suédois reprirent de nouveau possession de Prenzlow; mais comme en ce temps-là le Roi était entré en Lusace, il détacha M. de Manteuffel avec des convalescents de la bataille de Kunersdorf,
a Voyez t. IV, p. 197.