<43> battus dans le Mogol, où les Anglais se rendirent maîtres de leurs grands établissements aux environs de Pondichéry.
Tant de revers devaient donc dégoûter la France d'une guerre où elle faisait des pertes, et où elle ne pouvait espérer aucun avantage. Les deux nations étaient cependant bien éloignées de convenir des principes qui serviraient de base à la paix. Le Roi sentait combien il était nécessaire de les rapprocher; car si l'on avait pu les mettre d'accord, la France, par sa paix séparée, se serait détachée de l'Autriche. On travailla sur ce plan avec d'autant plus de chaleur, que les ennemis venaient de déclarer, après bien des longueurs, qu'ils acceptaient les propositions qu'on leur avait faites pour le rétablissement de la paix, pourvu que l'on convînt d'assembler un congrès à Augsbourg, où toutes les puissances pussent convenir de leurs intérêts respectifs. C'était proposer la voie la plus lente de toutes celles que les ennemis de la Prusse pouvaient imaginer pour traîner la conclusion de la paix selon que leurs intérêts l'exigeaient, à cause que le conflit d'intérêts entre un si grand nombre de princes demandait de grandes discussions, et qu'on ne pouvait manquer de prétextes pour faire durer cette négociation aussi longtemps qu'on voudrait. Nous en avons un exemple évident que nous fournit le congrès de Munster, qui consuma huit années avant que d'en venir à la conclusion de la paix de Westphalie. Cela ne convenait point au Roi : il devait désirer la prompte fin de ces troubles, parce qu'il avait trop d'ennemis à combattre, de même que la cour de Vienne désirait de les prolonger, parce qu'elle avait beaucoup d'alliés, par l'assistance desquels elle se promettait des conquêtes. La situation des affaires étant donc telle que nous venons de le rapporter, le Roi envoya un émissaire en France pour sonder les dispositions de la cour de Versailles, pour en faire le rapport à lui ainsi qu'au roi d'Angleterre. Il fit choix pour cette commission d'un jeune M. d'Edelsheim, dont le père avait des terres