<52> permit de mettre la plus grande partie de l'armée en cantonnement. Ce furent les premiers moments de repos dont les troupes jouirent. M. de Loudon, que nous avons quitté à Olmütz, entra vers ce temps dans la Haute-Silésie; sa cavalerie attaqua M. de Goltz, qui se retirait de Neustadt pour se rendre à Neisse. Le régiment de Manteuffela combattit pendant toute la marche contre quatre régiments de cavalerie autrichienne, qui tentèrent en vain de l'enfoncer. Loudon, ayant manqué son coup, laissa Draskovics avec six mille hommes à Neustadt, et prit le chemin de la Bohême avec le reste de ses troupes. Draskovics, se trouvant seul, voulut tenter une entreprise dont il n'eût à partager le succès avec personne. Il eut vent qu'un bataillon du régiment de Mosel,b parti de Landeshut, était en marche pour se rendre à Neisse : il l'attaqua avec toute sa cavalerie; le bataillon se défendit bien, ne perdit rien, lui tua beaucoup de monde, et entra comme en triomphe dans la forteresse de Neisse.
En Poméranie, M. de Forcade, détaché contre les Russes, avait poussé trois corps en avant pour les observer : M. de Platen à Schivelbein, M. de Grabow à Cöslin, et M. de Gablenz à Greifenberg. S. A. R., qui avait le commandement général sur tous ces corps, se tenait alors à Sagan, où elle avait rassemblé MM. de Goltz et de Schmettau avec leurs détachements. Elle trouva convenable alors de prendre une position qui la mît plus à portée de s'opposer aux desseins des Russes; elle marcha à Francfort, et donna des ordres à M. de Forcade pour qu'il se rendît à Landsberg, qui était le rendez-vous général de cette armée.
Pendant que ces troupes se joignaient, M. Loudon traversa le comté de Glatz, et pénétra en Silésie avec deux corps, dont l'un passa par Silberberg et se rendit à Reichenbach, où l'autre, qui venait par le chemin de Patschkau, le joignit. M. de Fouqué, averti de ce mou-
a Le régiment d'infanterie no 17 de la Stammliste de 1806.
b Le régiment d'infanterie no 10 de la Stammliste de 1806.