<60>ment arrangées que le 13. M. de Hülsen, dans sa marche, avait fait quatre cents prisonniers. Le Roi, après avoir passé l'Elbe, le joignit; il laissa néanmoins le duc de Holstein avec environ dix mille hommes sur le Drachenberg, proche de Kaditz.
Ces démonstrations avaient donné l'alarme à l'armée des cercles aussi bien qu'à M. de Lacy : ils craignirent qu'un corps ne passât l'Elbe à Pillnitz et ne leur tombât à dos, tandis que le Roi les attaquerait de front; ils quittèrent, la nuit, sur cela subitement leur camp de Plauen, et se retirèrent, M. de Lacy à Gross-Sedlitz, et le prince de Deux-Ponts à Dohna. Le Roi forma aussitôt la circonvallation de Dresde. Il fut résolu de faire le siége de la ville; c'était un impromptu, car, comme on n'avait pas jugé cette entreprise faisable, rien n'avait été préparé d'avance. Il posta les troupes depuis Gruhna jusqu'à Racknitz. Les pandours se proposaient de se soutenir dans le Grand-Jardin; ils en furent chassés; on emporta même le faubourg de Pirna, où l'ennemi n'opposa aux assaillants qu'une faible et molle défense. Tout ce qu'on put amasser à la hâte d'artillerie et de munitions pour entreprendre ce siége, consistait en douze mortiers, douze cents bombes, vingt pièces de douze et quatre mille boulets. On travailla avec activité, on prépara des fascines, madriers et autres apprêts de siége. Ce qui donnait espérance de réussir dans ce siége, c'était qu'on pouvait placer les premières batteries au fossé capital de la ville, et que, proche du jardin de la comtesse Moszczynska, un vieux retranchement y semblait fait exprès pour une parallèle et pour l'emplacement d'une batterie à ricochets. Le prince de Holstein fut obligé, de l'autre côté de l'Elbe, de faire une fausse attaque sur la Nouvelle-Ville, où il ne put employer que des canons de campagne et quelques obusiers. Quoique M. Maguire eût une garnison de six mille hommes dans Dresde, dont il était gouverneur, on se flattait toutefois qu'il rendrait cette capitale, plutôt que de la laisser réduire en cendres. On le fit sommer; il répondit qu'il ne se rendrait pas.