<8> qu'ils venaient d'abandonner. Tandis que la fortune se déclarait pour le prince Ferdinand, M. de Broglie faisait une attaque molle sur le village de Todtenhausen; il y eut en même temps deux charges de cavalerie dans cette partie, qui tournèrent toutes deux à l'avantage des alliés. La déroute de la gauche des Français, la fuite de cette cavalerie, jointes au peu de succès qu'avaient eu les attaques du village, déterminèrent l'ennemi à quitter le champ de bataille, ce qui se fit avec beaucoup de confusion et de désordre.
Le Prince héréditaire battit le même jour M. de Brissac à Gohfeld, et occupa, en le poursuivant, un passage proche du Wéser, qui interdisait aux Français les chemins des pays de Waldeck et de Paderborn. Ce coup fut aussi décisif que la bataille, parce que l'armée française, environnée par les alliés près de Minden, à la rive gauche du Wéser, fut obligée de repasser cette rivière et de prendre le chemin de Cassel, le seul qui lui restât. M. d'Armentières, qui avait jusque-là serré de près Lippstadt, en leva le blocus; il détacha dix bataillons pour Wésel; avec les douze autres il accourut à Cassel, où il se joignit à l'armée qui venait d'être battue. Le lendemain de la bataille, Minden se rendit au vainqueur; les Français perdirent au delà de six mille hommes dans cette affaire, dont trois mille furent pris par les Allemands. Pour profiter de cet heureux événement, le prince Ferdinand s'avança vers Münden, tandis que le Prince héréditaire passa le Wéser à Rinteln, à la tête de vingt mille hommes; il y eut une affaire d'arrière-garde sérieuse à Münden, où M. de Saint-Germain, par sa bonne conduite, sauva le bagage de l'armée française. Le prince Ferdinand se tourna ensuite du côté de Paderborn, et M. d'Urff prit à Detmold l'hôpital ambulant des Français, avec huit cents hommes qui l'escortaient. A l'approche des alliés de Stadtberg, le duc de Chevreuse et M. d'Armentières se replièrent sur Cassel, et les alliés ayant tourné de là vers la principauté de Waldeck, M. de Contades s'imagina que ce mouvement indiquait une intention du prince Ferdinand de couper les