<80>sards prussiens. Les premières avant-troupes du Roi se mirent en confusion. Le régiment de Zieten avança; il donna la chasse à l'ennemi, et lui fit quarante prisonniers. L'armée, ayant regagné par cette marche sa communication avec Schweidnitz, se campa à Költschen, à un petit mille de cette forteresse. Dès la pointe du jour, le maréchal Daun apprit qu'il était tourné; il abandonna incontinent la montagne de Zobten et le Pitschenberg, et prit le camp de Kunzendorf. Sa droite s'appuyait sur la crête de Burkersdorf, et sa gauche s'étendait jusqu'à Hohenfriedeberg. Le corps de Janus occupait outre cela les gorges de Wartha et de Silberberg, et M. de Nauendorf tenait les postes du Spitzberg et du Streitberg, proche de Striegau.
Le lendemain, l'armée du Roi prit le camp de Pülzen, où elle séjourna; mais comme cet emplacement n'était pas favorable pour déposter les ennemis des montagnes, l'armée alla se camper le 3 à Bunzelwitz. On se battit pendant toute la marche, d'abord avec le corps de Ried à Schönbrunn, ensuite avec celui de Beck à Jauernick; et comme on ne pouvait pas souffrir M. de Nauendorf à Striegau, M. de Zieten alla lui donner la chasse; il le poussa jusqu'à Hohenfriedeberg sous les batteries de M. de Loudon, et prit, après avoir fait quatre cents prisonniers, le camp de Striegau, dont il venait de chasser l'ennemi.
Le Roi désirait d'expulser les Autrichiens de la Silésie, pour se trouver dans la situation d'envoyer de plus gros détachements contre les Russes. Le meilleur moyen de parvenir à ce but était de tourner la position des Autrichiens, soit pour ruiner leurs magasins, soit pour intercepter les convois qu'ils tiraient de la Bohême. L'exécution de ce projet n'était pas sans difficulté; car l'ennemi occupait un terrain énorme, dont il était difficile de faire le circuit, parce que le maréchal Daun pouvait prévenir les Prussiens par un petit mouvement de son centre; il avait la corde et le Roi l'arc à décrire. Néanmoins, quelque obstacle que l'on prévît, la nécessité d'agir et le besoin présent des