<193>Peu après, le prince Repnin reçut une dépêche de M. de Breteuil, qui lui marquait combien l'Impératrice-Reine désirait impatiemment une suspension d'armes; le 4 mars, le Roi reçut ces nouvelles à Silberberg, et donna ordre à ses généraux de prendre des mesures avec ceux des ennemis pour régler avec eux la trêve qu'on avait proposée. Le 7 fut le terme marqué pour celle de la Bohême; le 8, pour celle de la Haute-Silésie et de la Moravie; le 10, pour celle de la Saxe et de la Bohême. Ce terme arrivé, on mit les troupes dans des quartiers plus étendus, pour leur procurer plus d'aisance, et éviter surtout les maladies contagieuses qui commençaient à régner sur les frontières. Le Roi se rendit le 6 à Breslau, pour conférer avec le prince Repnin : la ville de Teschen fut agréée d'un commun accord pour le lieu des conférences, et le Roi nomma M. de Riedesel son ministre plénipotentiaire à ce congrès. Arriva alors à Breslau M. de Törring-Seefeld, en qualité de ministre de l'Électeur palatin; lui, le prince Repnin, M. de Riedesel, M. de Zinzendorf, ministre de Saxe, et M. de Hofenfels, envoyé de Deux-Ponts, toute cette masse de négociateurs, dis-je, partit pour Teschen, où ils furent joints par M. de Breteuil, ambassadeur et plénipotentiaire du roi de France, et par M. de Cobenzl, chargé d'un même emploi par l'Impératrice-Reine.
L'Impératrice voulait sincèrement la paix; mais quelque empressement qu'elle eût de la voir bientôt rétablie, elle n'avait pu parvenir à inspirer les mêmes sentiments à l'Empereur son fils. Ce prince, comme nous l'avons dit précédemment, croyait son honneur lésé s'il ne soutenait point avec fermeté une démarche que sa témérité lui avait fait entreprendre. Les différentes dispositions de la mère et du fils avaient formé à Vienne deux factions qui se traversaient et se contrariaient sans cesse, comme cela est naturel; ce qui embarrassait beaucoup les puissances médiatrices, quoique l'Empereur vît bien que s'il intervertissait ouvertement une négociation dont la France et la Rus-