<197>tement cet ouvrage, qu'en moins de quinze jours, tout le monde étant d'accord, la paix fut conclue et signée le 13 mai, jour de la naissance de l'Impératrice-Reine.
Nous nous contenterons d'en rapporter les articles principaux, savoir : que l'Empereur rendrait toute la Bavière et le Haut-Palatinat à l'Électeur palatin, à l'exception du cercle de Burghausen; que la succession de ces États serait assurée au prince de Deux-Ponts, ainsi qu'à toutes les branches collatérales qui avaient les mêmes droits; que l'électeur de Saxe obtiendrait pour dédommagement la somme de six millions de florins, laquelle lui serait payée à raison de cinq cent mille florins par an; que l'Empereur renoncerait en faveur de la Saxe au fief de Schönbourg, enclavé dans cet électorat; qu'à l'égard de la succession des margraviats de Baireuth et d'Ansbach, qui devaient retomber à la Prusse, l'Empereur reconnaissait la légitimité de ces droits, et promettait de ne plus le chicaner sur cette succession; que, d'autre part, le roi de Prusse renonçait à ses prétentions sur Juliers et sur le duché de Berg en faveur de la branche de Sulzbach, moyennant le renouvellement de la garantie que la France lui avait donnée de la Silésie par le traité de 1741; que le duc de Mecklenbourg obtiendrait le droit de non appellando, pour l'indemniser de ses prétentions; et enfin, que le présent traité serait garanti par la Russie, par la France et par tout le corps germanique.
A peine le traité fut-il signé, que les Prussiens, par bon procédé, évacuèrent tout de suite ce qu'ils occupaient de possessions autrichiennes. L'Électeur palatin, qui était si gauche et si maladroit dans toutes ses actions, s'avisa de chicaner les Autrichiens sur les districts de la Bavière qui devaient être rendus ou troqués; mais ces petits différends n'eurent point de suites, parce que les puissances garantes de la paix imprimaient trop de considération pour que les princes contractants les choquassent aussi ouvertement, en