APPENDICE.[Titelblatt]
<236><237>PROJET DE LA LIGUE A FORMER ENTRE LES PRINCES D'ALLEMAGNE.
Le but de cette ligue, n'étant point offensif, doit être formé dans l'unique intention de soutenir les droits et les immunités des princes d'Allemagne, et cela sans distinction de religion; s'entend que tout ne roulera que sur les droits et priviléges tant stipulés par les anciens usages que par la bulle d'or. Je n'ai pas besoin de rappeler cet ancien apologue où l'on démontre qu'on peut arracher les crins d'un cheval facilement en les tirant un par un, mais qu'on ne saurait arracher la queue d'un cheval en la saisissant en entier. Une ligue telle que je la propose, ne tend qu'à assurer les possessions d'un chacun, et à empêcher qu'un empereur ambitieux et entreprenant ne parvienne à renverser la constitution germanique, en la détruisant par pièces et morceaux.
Si l'on n'y prévoit à temps, l'Empereur pourvoira tous ses neveux de tous les évêchés, archevêchés et abbayes de l'Allemagne; bientôt il les sécularisera, et gagnera la supériorité dans toutes les diètes par les voix de ses neveux. Voilà pour les ecclésiastiques catholiques, que notre constitution nous oblige de maintenir dans leurs droits.
<238>Pour les princes séculiers des deux communions, ils ont un intérêt égal à soutenir les pays qu'ils possèdent, et cette ligue empêche et barre l'Empereur dans toutes les prétentions qu'il pourrait former sur leurs États, comme récemment nous en avons vu l'exemple dans ce qui arriva avec la Bavière.
Un objet non moins intéressant est ce qui regarde la diète de Ratisbonne et la justice de Wetzlar. Si l'on ne prend pas à temps de bonnes mesures pour maintenir dans leur vigueur ces anciens établissements, l'Empereur en profitera pour établir son despotisme dans toute l'Allemagne.
Voilà en gros les points importants qui doivent joindre tous les princes à cette ligue, parce que leurs intérêts sont les mêmes, et que s'ils laissent écraser quelques-uns de leurs égaux, leur tour viendra à coup sûr, et qu'ils n'auront que le privilége de la grotte de Polyphême, d'être mangés les derniers. Or, l'avantage de cette ligue consiste en ce que, si l'Empereur veut abuser de son pouvoir, la voix réunie de tout le corps germanique peut lui en imposer et lui donner des sentiments de modération, ou que, s'il regimbe, il trouvera assez forte partie, qui pourra opposer ses forces aux siennes, sans compter les alliés que le corps germanique pourra persuader à embrasser ses intérêts.
Voilà, je crois, des considérations qui méritent d'être mûrement pesées. Je ne me suis arrêté qu'aux objets principaux; mais on pourrait y ajouter plus de détails, et remplir, pour plus d'éclaircissement, des détails dans lesquels je ne suis pas entré, parce que cela m'aurait mené trop loin; mais ce qui sont des minuties dans un projet proposé dans le grand, deviennent des morceaux intéressants, traités avec connaissance de cause, et je crois que M. de Hertzberg serait très-capable d'étendre ces idées, et de leur donner la dernière sanction.
Federic.
<239>Je suis bien aise de vous communiquer par la présente le projet ci-joint de la ligue à former entre les princes d'Allemagne, écrit de ma propre main, qui vous fera voir toutes mes idées sur cet objet. Je suis sûr qu'en l'exposant et amplifiant un peu, il ne pourra que fructifier et produire son effet sur les différents princes de l'Empire. Sur ce, etc.
A Potsdam, le 24 octobre 1784.
Federic.
Aux ministres d'État et de Cabinet le comte
de Finckenstein et le sieur de Hertzberg.
LETTRE DU ROI A SES MINISTRES DE CABINET.
J'ai reçu vos représentations en date d'hier. Si vous, sieur de Hertzberg, voulez me faire le plaisir de venir passer quelques jours ici, je pourrais vous expliquer toutes mes idées en détail sur l'objet dont il est question.
La première chose par laquelle il faut débuter, c'est de s'expliquer verbalement avec les princes de l'Empire, pour leur faire sentir leur situation et celle où ils pourraient se trouver un jour. Souvenez-vous que lorsque la ligue de Smalcalde se forma, il exista de terribles embarras pour unir les princes, qui étaient divisés les uns les autres. Il y avait un duc de Brunswic, qui avait été arrêté dans ces petites guerres d'alors. L'électeur de Brandebourg ne voulait entendre parler de ligue avant qu'on ne relâchât ce prince. L'électeur de Saxe ne voulait entrer en aucune liaison avec le roi d'Angleterre, ni avec la<240> France, ni même avec les Suisses, parce qu'il se faisait un cas de conscience de s'allier avec Henri VIII, dont la religion n'était pas entièrement conforme avec celle de Luther, ni avec François Ier, qui persécutait les protestants dans son pays, et avec les Suisses, parce qu'ils étaient calvinistes. Il y avait le landgrave de Hesse, qui contestait tous ces points, mais qui ne put jamais persuader l'électeur de Saxe, et qui n'entra dans ces mesures qu'après que Charles-Quint se fut exprimé avec beaucoup d'arrogance dans la diète de Ratisbonne. Ce fut cette harangue qui réunit ces princes, leur fit lever la crête et rassembler des troupes.
Dans cette affaire-ci, il ne s'agit pas de réunir les États, mais de les réveiller, pour qu'ils maintiennent leurs constitutions, et ne s'endorment pas sur leurs propres intérêts. Il n'est pas question non plus de faire la guerre, à moins que des usurpations de l'Empereur ou des actions illégales n'obligent les princes de l'Empire à réunir leurs forces pour s'opposer à ses violences et usurpations. Mais pour parvenir à tout ceci, mon idée serait de ne s'expliquer que verbalement sur ce projet d'une telle ligue, pour entendre ce que chacun y répondra, et des difficultés ou des facilités qu'il paraîtra y donner. L'intérêt de tous les évêques catholiques doit les faire adhérer nécessairement à ce projet; et si l'Électeur palatin était mort, nous pourrions compter sur la Bavière et la Saxe, peut-être sur l'électorat de Hanovre, sur Trèves, Bamberg, Würzbourg, Fulde; et si la France se brouillait avec la maison d'Autriche, nous pourrions ajouter à tous ceux-ci le duc de Würtemberg et les villes impériales de la Souabe. Mais si la France reste attachée à la cour de Vienne, il faut décompter Würtemberg, Bade, le Palatinat, l'électeur de Trèves, et autres. Si nous ne faisons rien et restons les bras croisés, il est aussi sûr que deux et deux font quatre, que personne ne pensera à une telle alliance, et qu'on lâchera la bride à l'Empereur pour faire tout ce qu'il voudra. Mais si nous sondons le terrain par nos différents ministres, l'on<241> entendra ce que ces gens-là disent, et il est très-certain que si après cela il arrive quelque action contraire de l'Empereur, qu'il n'y aura qu'une voix pour faire des représentations.
J'attends votre arrivée ici, sieur de Hertzberg, pour vous parler plus amplement là-dessus, et sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.
A Potsdam, le 1er novembre 1784.
Federic.
Aux ministres d'État et de Cabinet le comte
de Finckenstein et le sieur de Hertzberg.
TESTAMENT DU ROI.
Notre vie est un passage rapide du moment de notre naissance à celui de notre mort. Pendant ce court espace, l'homme est destiné à travailler pour le bien de la société dont il fait corps. Depuis que je parvins au maniement des affaires, je me suis appliqué avec toutes les forces que la nature m'avait données, et selon mes faibles lumières, à rendre heureux et florissant cet État, que j'ai eu l'honneur de gouverner. J'ai fait régner les lois et la justice, j'ai mis de l'ordre et de la netteté dans les finances, et j'ai entretenu l'armée dans cette discipline qui l'a rendue supérieure aux autres troupes de l'Europe. Après avoir rempli ces devoirs envers l'État, j'aurais un reproche éternel à me faire si je négligeais ce qui concerne ma famille; c'est donc pour éviter les brouilleries qui pourraient s'élever entre mes proches à l'égard de mon héritage, que je déclare par cet acte solennel ma volonté dernière.
1o Je rends de bon gré et sans regrets ce souffle de vie qui m'anime à la nature bienfaisante qui a daigné me le prêter, et mon corps aux éléments dont il a été composé. J'ai vécu en philosophe, et je veux être enterré comme tel, sans appareil, sans faste, sans pompe; je ne veux être ni disséqué ni embaumé; qu'on m'enterre à Sans-Souci, au haut des terrasses, dans une sépulture que je me suis fait préparer.<244> Le prince de Nassau, Maurice, a été inhumé de même dans un bois proche de Clèves; si je meurs en temps de guerre, ou bien en voyage, il n'y a qu'à déposer mon corps dans le premier lieu, et le transporter en hiver à Sans-Souci, au lieu que j'ai désigné ci-dessus.
2o Je laisse à mon cher neveu Frédéric-Guillaume, premier successeur de la couronne, le royaume de Prusse, provinces, États, châteaux, forts, places, munitions, arsenaux, les pays par moi conquis ou hérités, tous les joyaux de la couronne (qui sont entre les mains de la Reine et de son épouse),244-a les services d'or et d'argent qui sont à Berlin, mes maisons de campagne, bibliothèque, cabinet de médailles, galerie de tableaux, jardins, etc., etc., etc.; de plus, je lui laisse le trésor, tel qu'il se trouvera le jour de ma mort, comme un bien appartenant à l'État, et qui ne doit servir que pour défendre les peuples ou les soulager.
3o S'il arrive que je laisse quelque petite dette que la mort m'aura empêché d'acquitter, mon neveu sera obligé de la payer : telle est ma volonté.
4o Je laisse à la Reine mon épouse le revenu dont elle jouit, avec 10,000 écus par an d'augmentation, deux tonneaux de vin par année, le bois franc, et le gibier pour sa table. A cette condition, la Reine s'est engagée de nommer mon neveu pour son héritier. D'ailleurs, comme il ne se trouve pas de demeure convenable pour lui assigner pour sa résidence, je me contente de nommer Stettin, pour la forme; j'exige en même temps de mon neveu qu'il lui laisse un logement convenable au château de Berlin, et qu'il ait pour elle la déférence convenable à la veuve de son oncle et à une princesse dont la vertu ne s'est jamais démentie.
5o Venons à la succession allodiale. Je n'ai jamais été ni avare ni riche : aussi n'ai-je pas à disposer de grand'chose; j'ai considéré les revenus de l'État comme l'arche du Seigneur, à laquelle aucune main<245> profane n'osait toucher; les revenus publics n'ont jamais été détournés à mon usage particulier; les dépenses que j'ai faites pour moi, n'ont jamais passé deux cent vingt mille écus par an : aussi mon administration me laisse-t-elle la conscience en repos, et ne craindrais-je pas d'en rendre compte au public.
6o J'institue mon neveu Frédéric-Guillaume héritier universel de mon allodial, à condition qu'il paye les legs suivants :
7o A ma sœur d'Ansbach une tabatière du prix de 10,000 écus, qui se trouve dans ma cassette, et un de mes services de porcelaine de la fabrique de Berlin.
8o A ma sœur de Brunswic 50,000 écus, je dis cinquante mille écus, et mon service d'argent de Potsdam travaillé en feuilles de vigne, et un beau carrosse.
9o A mon frère Henri 200,000 écus, dis deux cent mille écus, cinquante antals de vin de Hongrie, et un beau lustre de cristal de roche de Potsdam, le diamant vert que j'ai au doigt, deux chevaux de main avec leur équipage, et un attelage de six chevaux de Prusse.
10o A la princesse Wilhelmine de Hesse son épouse 6000 écus de revenus que je tire d'un capital placé dans la ferme de tabac.
11o Je lègue à ma sœur la reine de Suède une de mes tabatières d'or du prix de 10,000 écus, vingt antals de vin de Hongrie, et un tableau de Pesne qui pend au palais de Sans-Souci, que j'ai eu d'Algarotti.
12o A ma sœur Amélie 10,000 écus, dix mille écus de revenus du capital placé sur le tabac, une tabatière de 10,000 écus de ma cassette, vingt antals de vin de Hongrie, et la vaisselle d'argent dont mes aides de camp mangent à Potsdam.
13o Je lègue à mon cher frère Ferdinand 50,000 écus, dis cinquante mille écus, cinquante antals de vin de Hongrie, un carrosse de parade avec attelage et tout ce qui y appartient.
14o A sa femme, ma chère nièce, 10,000 écus, je dis dix mille écus<246> de revenus de mon argent placé sur la ferme de tabac, et une tabatière avec des brillants.
15o A ma nièce la princesse d'Orange un de mes services de la porcelaine de Berlin, une tabatière de 10,000 écus de valeur, quarante antals de vin de Hongrie, et un carrosse de parade avec un attelage de chevaux prussiens.
16o A ma nièce la duchesse de Würtemberg une tabatière du prix de 6000 écus, et vingt antals de vin de Hongrie, une chaise ouverte avec un attelage prussien.
17o A mon cher neveu le margrave d'Ansbach mon diamant jaune, deux de mes meilleurs chevaux de main avec leur équipage, et trente antals de vin de Hongrie.
18o A mon neveu le prince héréditaire de Brunswic deux de mes chevaux anglais avec leur équipage, et dix antals de vin de Hongrie.
19o A mon neveu le prince Frédéric de Brunswic 10,000 écus.
20o A mon neveu le prince Guillaume de Brunswic 10,000 écus.
21o A ma nièce de Schwedt, épouse du prince de Würtemberg, 20,000 écus, et une tabatière de brillants.
22o Et à son mari deux de mes chevaux de main avec leur équipage, et vingt antals de vin de Hongrie.
23o A ma nièce la princesse Philippine de Schwedt 10,000 écus.
24o Au prince Ferdinand de Brunswic mon beau-frère, que j'ai toujours estimé, une tabatière en brillants de ma cassette, et vingt antals de vin de Hongrie.
25o Je recommande, avec toute l'affection dont je suis capable, à mon héritier ces braves officiers qui ont fait la guerre sous mes ordres; je le prie d'avoir soin des officiers particulièrement attachés à ma personne, qu'il n'en congédie aucun, qu'aucun d'eux, accablé d'infirmités, ne périsse de misère; il trouvera en eux des militaires habiles et des personnes qui ont donné des preuves de leur intelligence, de leur valeur et de leur fidélité.
<247>26o Je lui recommande mes secrétaires privés, ainsi que tous ceux qui ont travaillé dans mon bureau; ils ont la routine des affaires, et pourront l'éclairer, dans les commencements de son règne, sur bien des choses dont ils ont des connaissances, et que les ministres même ignorent.
27o Je lui recommande également tous ceux qui m'ont servi, ainsi que mes domestiques de la chambre; je lègue 2000 écus, deux mille écus, à Zeysing pour sa grande fidélité, et 500 écus à chaque de mes valets de garde-robe, et je me flatte qu'on leur laissera leur pension jusqu'à ce qu'on les aura pourvus d'emplois convenables.
28o Je lègue aux officiers de l'état-major de mon régiment, et à ceux de Lestwitz et des gardes du corps, à chacun une médaille d'or frappée à l'occasion de nos succès et des avantages que les troupes ont remportés sous ma conduite; je lègue à chaque soldat de ces quatre bataillons 2 écus, deux écus, par tête, et autant pour chaque garde du corps.
29o Si j'ajoute avant ma mort un codicille à mon testament, écrit et signé de ma main, il aura la même force et la même valeur que cet acte solennel.
30o Si quelqu'un de ceux à qui j'ai légué, vient à mourir247-a avant moi, le legs se trouve annulé par là.
31o Si je meurs durant la guerre, mon héritier général ne sera tenu à payer mon héritage qu'après le rétablissement de la paix; mais pendant le cours de la guerre, personne ne sera en droit de répéter la succession.
32o Je recommande à mon successeur de respecter son sang dans la personne de ses oncles, de ses tantes, et de tous les parents; le hasard qui préside au destin des hommes, règle la primogéniture, mais pour être roi, on n'en vaut pas mieux pour cela que les autres. Je recommande à tous mes parents à vivre en bonne intelligence, et à<248> savoir, quand il le faut, sacrifier leurs intérêts personnels au bien de la patrie et aux avantages de l'État
Mes derniers vœux, au moment où j'expirerai, seront pour le bonheur de cet empire. Puisse-t-il toujours être gouverné avec justice, sagesse et force; puisse-t-il être le plus heureux des États par la douceur des lois, le plus équitablement administré par rapport aux finances, et le plus vaillamment défendu par un militaire qui ne respire que l'honneur et la belle gloire; et puisse-t-il durer en florissant jusqu'à la fin des siècles!
33o Je nomme pour mon exécuteur testamentaire le duc régnant Charles de Brunswic, de l'amitié, de la droiture et de la probité duquel je me promets qu'il se chargera de faire exécuter ma dernière volonté.
Fait à Berlin, le 8 de janvier 1769.
(L. S.)Federic.
<249>NOTES HISTORIQUES DE L'ÉDITEUR SUR LE TESTAMENT DU ROI
1. Le désir d'être enterré à Sans-Souci, au haut des terrasses, est déjà exprimé par le Roi dans la première rédaction de ce testament, celle du 11 janvier 1752; on le retrouve dans l'ordre autographe adressé aux généraux, du camp de Gorgast près de Cüstrin, le 22 août 1758, trois jours avant la bataille de Zorndorf.
Le 14 juin 1763, Frédéric se rendit à pied de Clèves à Berg-und-Thal, pour voir le tombeau que Jean-Maurice prince de Nassau-Siegen s'était fait préparer lui-même dans ce jardin, en 1663. Jean-Maurice, surnommé l'Américain, né à Dillenbourg en 1604, mourut à Berg-und-Thal en 1679. Son corps fut en effet déposé dans le tombeau de son jardin; mais six mois après, il fut transporté à Siegen.
4. Élisabeth-Christine princesse de Brunswic, femme de Frédéric le Grand, naquit à Wolfenbüttel le 8 novembre 1715. Le 12 juin 1733, elle épousa à Salzdalum Frédéric, encore prince royal. Elle mourut à Berlin le 13 janvier 1797.
6. Frédéric-Guillaume, qui régna sous le nom de Frédéric-Guillaume II, épousa en premières noces Élisabeth princesse de Brunswic, d'avec qui il divorça le 21 avril 1769 (voyez p. 25 de ce volume). Sa seconde femme fut Frédérique princesse de Hesse-Darmstadt, qu'il épousa le 14 juillet de là même année. Elle mourut le 25 février 1805. Il était naturel que ces deux épouses de Frédéric-Guillaume ne
<250>fussent pas mentionnées dans le testament du Roi; mais on n'y trouve pas davantage le nom de la princesse de Prusse, Louise-Amélie, mère de Frédéric-Guillaume, qui, née princesse de Brunswic, et sœur cadette de la femme de Frédéric le Grand, devint veuve en 1758, et ne mourut que le 13 janvier 1780.
7. Frédérique-Louise mourut le 4 février 1784. Depuis 1757 elle était veuve du margrave Charles-Guillaume-Frédéric d'Ansbach.
8. Philippine-Charlotte, veuve de Charles duc de Brunswic, mourut à Brunswic le 16 février 1801.
9. Le prince Frédéric-Henri-Louis, le vainqueur de Freyberg, mourut à Rheinsberg le 3 août 1802.
Un antal de vin de Hongrie se payait alors cent soixante-dix thalers de Prusse. Voyez Friedrich der Grosse. Eine Lebensgeschichte von J. D. E. Preuss, t. IV, p. 280.
10. L'épouse du prince Henri mourut le 8 octobre 1808, à Berlin.
11. Louise-Ulrique, reine de Suède, veuve depuis 1771, mourut le 16 juillet 1782; ainsi elle ne reçut pas son legs, et le tableau d'Antoine Pesne qui lui était destiné, est resté à Sans-Souci, où l'on peut le voir dans le cabinet de S. M. contigu au salon ovale. Il représente une jolie paysanne à la fenêtre, la tête appuyée sur son bras droit. Frédéric, dans la réponse qu'il fit le 1er juin 1764 à une lettre de son ami moribond Algarotti, dont il ignorait encore la mort, arrivée à Pise le 3 mai 1764, lui dit entre autres choses : « Je vous suis bien obligé de la part que vous prenez à ce qui me regarde, et du tableau de Pesne que vous m'offrez. »
12. La princesse Amélie mourut abbesse de Quedlinbourg, le 30 mars 1787.
13. Auguste-Ferdinand prince de Prusse mourut le 2 mai 1813.
14. Anne-Élisabeth-Louise princesse de Brandebourg-Schwedt, née en 1738, mourut le 10 février 1820.
15. La princesse Wilhelmine, fille du prince de Prusse, naquit en 1751, et mourut à Loo le 9 juin 1820, veuve de Guillaume V d'Orange, stadhouder héréditaire des Pays-Bas.
16. Élisabeth-Frédérique-Sophie princesse de Baireuth, devenue en 1748 duchesse de Würtemberg, était née en 1732, et mourut le 6 avril 1780. Elle était fille unique du margrave Frédéric de Baireuth, mort en 1763, et de la célèbre margrave Wilhelmine, sœur favorite du Roi. Voyez t. IV, p. 252.
<251>Charles-Eugène duc de Würtemberg (t. IV, p. 161, et t. V, p. io et 261), époux de cette nièce du Roi, mort le 23 octobre 1793, n'a pas de legs dans le testament.
17. Le margrave Christian-Frédéric-Charles-Alexandre d'Ansbach, fils de la princesse Frédérique-Louise dont il a été fait mention au numéro 7, naquit le 24 février 1736. Il parvint au gouvernement d'Ansbach le 3 août 1757, et à celui de Baireuth le 20 janvier 1769. Il déposa cette double couronne le 1er juin 1791, et mourut à Benham en Berkshire, le 5 janvier 1806.
18. Charles-Guillaume-Ferdinand prince héréditaire de Brunswic succéda à son père le 26 mars 1780. Voyez t. IV, p. 157, et t. V, p. 8-11.
19. Frédéric-Auguste duc de Brunswic-Oels, frère du précédent, mourut à Weimar le 8 octobre 1805. Voyez t. V, p. 164.
20. Guillaume prince de Brunswic, frère des deux précédents, colonel au service de Prusse, mourut en Bessarabie le 24 août 1770, par suite d'une maladie inflammatoire, après s'être distingué à la bataille où Romanzoff vainquit les Turcs au bord du Kaghul.
21. Frédérique-Dorothée-Sophie princesse de Brandebourg-Schwedt, née en 1736, mourut le 9 mars 1798, veuve du duc de Würtemberg.
22. Frédéric-Eugène, depuis 1795 duc régnant de Würtemberg-Stuttgart, mourut le 23 décembre 1797. Voyez t. IV, p. 131.
23. La princesse Philippine-Auguste-Amélie, née en 1745, était une sœur cadette de la princesse Ferdinand et de la duchesse de Würtemberg mentionnées aux numéros 14 et 21. Elle était donc fille de la princesse Sophie-Dorothée-Marie, sœur de Frédéric, et de Frédéric-Guillaume margrave de Brandebourg-Schwedt. Elle épousa en 1773 Frédéric II, landgrave de Hesse-Cassel, et mourut à Berlin le 1er mai 1800, veuve depuis 1785.
Le margrave Frédéric-Guillaume (t. V, p. 73) n'est pas nommé dans ce testament; il en est de même de son frère Henri (t. V, p. 227) et des deux filles de celui-ci.
24. Ferdinand duc de Brunswic, le fameux feld-maréchal prussien de la guerre de sept ans, était beau-frère du Roi. Voyez t. IV, p. 177. Depuis la paix de Hubertsbourg, il vécut dans son gouvernement de Magdebourg. Au mois de juin 1766, il se démit de toutes ses charges militaires et se retira dans son pays. Il mourut à Brunswic le 3 juillet 1792.
<252>27. Le trésorier Zeysing, congédié en 1770, n'était pas encore mort en 1790.
28. Les médailles léguées par cet article furent distribuées le 18 janvier 1787. Voyez Berlinischie Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 1787, no 11, p. 72. On sait de source certaine que la grande médaille d'or de la bataille de Torgau ne fut donnée qu'à six officiers dont voici les noms :
Le major de Kunitzky, du premier bataillon des gardes;
Le lieutenant-colonel de Röder et le major d'Arnim, du second bataillon;
Le colonel de Hahnenfeld, du Grenadiergardebataillon, dont le général de Lestwitz (t. V, p. 102, et p. 190 de ce volume) fut chef de 1766 à 1779;
Le colonel de Byern et le major de Zollikoffer, des gardes du corps.
La médaille frappée à l'occasion de la bataille de Torgau, ouvrage du graveur Jacques Abraham, porte sur la face le buste du Roi, représenté le front ceint d'une couronne à l'antique, avec cette inscription : « Fridericus Bor. Rex Lab. XII Peractis Divus; » et sur le revers, Hercule recevant de l'aigle les foudres de Jupiter, avec la légende : « Novus Incipit Ordo. » A l'exergue : « Torgaviae. D. III. Nov. MDCCLX. »
33. Charles duc régnant de Brunswic, frère de la reine de Prusse, mourut le 26 mars 1780. Voyez l'Avertissement de l'Editeur, p. VI.
244-a Le Roi a sans doute voulu écrire : entre les mains du Roi et de la Reine son épouse.
247-a L'autographe porte vient à venir.