<129> qui cause la maladie; et c'est sur ces connaissances qu'ils doivent faire choix des remèdes convenables. Le professeur fera, de plus, soigneusement observer à ses écoliers la prodigieuse différence des tempéraments, et l'attention qu'ils exigent. Il promènera la même maladie de tempérament en tempérament; il insistera principalement sur la nécessité d'observer combien, dans la même maladie, la médecine doit être proportionnée à la compétence de la constitution du patient. Je n'ose pas néanmoins présumer qu'avec toutes ces instructions ces jeunes Esculapes fassent des miracles. Le gain que le public y fera, c'est qu'il y aura moins de citoyens tués par l'ignorance ou par la paresse des médecins.
Pour abréger, je passe sur la botanique, la chimie et les expériences physiques, afin d'entreprendre M. le professeur en droit, qui m'a la mine bien rébarbative. Je lui dirai : Monsieur, nous ne sommes plus dans le siècle des mots, nous sommes dans celui des choses. De grâce, pour l'avantage du public, daignez mettre un peu moins de pédanterie et plus de bon sens dans les profondes leçons que vous croyez faire. Vous perdez votre temps, monsieur, à enseigner un droit public qui n'est pas même un droit particulier, que les puissants ne respectent pas, et dont les faibles ne tirent aucune assistance. Vous endoctrinez vos écoliers des lois de Minos, de Solon, de Lycurgue, des douze tables de Rome, du code de l'empereur Justinien; et pas le mot ou peu de chose des lois et des coutumes reçues dans nos provinces. Pour vous tranquilliser, nous vous promettons de croire que votre cervelle est formée de la quintessence de celles de Cujas et de Bartole fondues ensemble; mais daignez considérer que rien n'est plus précieux que le temps, et que celui qui le perd en phrases inutiles, est un prodigue auquel vous adjugeriez le séquestre, si on l'accusait devant votre tribunal. Permettez donc, monsieur, tout érudit que vous êtes, qu'un ignorant de ma trempe, si vous encouragez ma timidité, vous propose une espèce de cours de droit que vous pourriez