<132> auxquelles ces troubles donnèrent lieu; ces grands intérêts seront traités avec la dignité qui leur convient. Voilà la Suède qui prend parti contre l'Empereur : le professeur dira ce qui donna lieu à Gustave-Adolphe de se transporter en Allemagne, et quelles raisons eut la France de se déclarer pour la Suède et pour la cause protestante; mais le professeur ne répétera pas les vieux mensonges que de trop crédules historiens ont répandus. Il ne dira point que Gustave-Adolphe a été tué par un prince allemand qui servait dans son armée, parce que cela n'est ni vrai, ni prouvé, ni vraisemblable.a La paix de Westphalie exigera un détail plus circonstancié, parce qu'elle est devenue la base des libertés germaniques, une loi qui restreint l'ambition impériale dans ses justes bornes, sur laquelle notre constitution présente est fondée.
Le professeur rapportera ensuite ce qui s'est passé sous les règnes des empereurs Léopold, Joseph et Charles VI. Ce champ vaste lui fournit de quoi exercer son érudition et son génie, surtout s'il ne néglige rien d'essentiel; et il n'oubliera pas, après avoir exposé tous les faits mémorables de chaque siècle, de rendre compte des opinions reçues, et des hommes qui se sont le plus distingués par leurs talents, par leurs découvertes, ou par leurs ouvrages; et il aura soin de ne pas omettre les étrangers contemporains des Allemands dont il parle.
Je crois qu'après avoir ainsi parcouru l'histoire peuple après peuple, on rendrait un service aux étudiants si l'on rassemblait toutes ces matières, et qu'on les leur représentât dans un tableau général. C'est surtout dans un tel ouvrage que l'ordre chronologique serait nécessaire pour ne pas confondre les temps, et pour apprendre à placer chaque fait important selon l'ordre qu'il doit occuper, les
a Geijer, dans son Histoire de Suède (traduction allemande, Hambourg, 1836, t. III, p. 243 à 246), et tous les historiens impartiaux, prennent formellement le parti du duc François-Albert de Lauenbourg contre les insinuations que se permet Pufendorf, Commentariorum de rebus suecicis libri XXVI. Ultrajecti, 1686, in-fol., lib. IV, §. 63, p. 83.