<VI> vignette au frontispice; 342 pages grand in-8, avec avant-propos, préface, etc. de xxxii pages. A cette édition est jointe la traduction française du Prince de Machiavel, par Amelot de La Houssaye, publiée à Amsterdam, chez Henri Wetstein, en 1683. Cependant Frédéric s'était servi, dans sa Réfutation, de la traduction qui avait paru à Amsterdam, en 1696, chez Henri Desbordes; il en a tiré exactement les passages du Prince qu'il cite.
Il existe une autre édition portant sur le titre : A Londres, chez Guillaume Meyer, libraire dans le Strand, MDCCXLI, 340 pages grand in-8, avec avant-propos, préface, etc. de xx pages; elle est au fond identique avec celle de la Haye. Ces deux éditions ne diffèrent qu'en trois points insignifiants : 1o l'édition de Londres a omis l'Épître dédicataire d'Amelot de La Houssaye au grand-duc de Toscane (p. xxi-xxvi de l'édition de la Haye); 2o la Dédicace de Nicolas Machiavel au trés-illustre Laurent de Médicis, et la Table des chapitres (p. xxvii-xxxii de l'édition de la Haye) ne sont pas paginées dans l'édition de Londres; 3o les six dernières pages de l'édition de la Haye, p. 337-342, sont imprimées dans celle de Londres en quatre pages, p. 337-340, avec d'autres caractères que le reste. Ainsi, à ces légères différences près, les deux éditions ne sont qu'une seule et même composition typographique.
Pour affaiblir l'impression produite par la hardiesse des pensées et du langage de cet écrit, bien que tempérée dans la publication, Voltaire se hâta d'en préparer une autre édition plus adoucie encore, qu'il intitula : Anti-Machiavel, ou Essai de critique sur le Prince de Machiavel, publié par M. de Voltaire. A la Haye (chez Pierre Paupie), aux dépens de l'éditeur, MDCCXL, 194 pages grand in-8, avec préface, avant-propos, etc. de xvi pages. Il l'envoya au Roi le 17 octobre 1740. Dansl'Avis de l'Éditeur, à la page 192, Voltaire essayait de faire suspecter la fidélité de l'édition de van Duren; mais il ne parvint pas à concilier à la sienne la confiance du public. Le libraire van Duren, qui publia la même année une seconde et une troisième édition, ajouta sous le texte de cette dernière (A la Haye, 1741, en deux volumes) l'ouvrage refondu par Voltaire. L'Auteur, de son côté, mécontent de la rédaction de son ami, lui manda qu'il désavouerait dans les gazettes les deux impressions, et qu'il en donnerait lui-même une édition exacte, le 15e et le 16e chapitre n'étant plus du tout ce qu'ils devaient être.
Mais rien de tout cela n'a paru, ni les réclamations par la voie des journaux, ni l'édition annoncée par le Roi; et non seulement l'édition de van Duren s'est répandue partout, mais elle est rentrée dans le domaine public par l'édition corrigée, et faite à Berlin, des Œuvres de Frédéric, publiées du vivant de l'auteur, 1789, t. II.