<185>étaient Görschen,a qui surprit les Suédois en Prusse auprès de Splitter, et Treffenfeldt, qui les expulsa entièrement de ce duché.b
L'art de fortifier régulièrement les places, ainsi que celui de l'attaque et de la défense, était entièrement inconnu; l'Électeur n'avait pas même un ingénieur médiocre à son service : il s'amusa six mois devant Stettin, quoique la place fût très-mauvaise; il ne prit Stralsund qu'en la brûlant par ses bombes; les ouvrages dont il entoura les murs de Berlin, étaient mal construits, ayant de longues courtines et des bastions avec des faces plates, de sorte qu'aucun ouvrage ne se flanquait. Il en est de la guerre comme des autres arts : elle ne se perfectionne point tout d'un coup, et c'est assez qu'en fait de tactique l'Électeur ait laissé des exemples qui serviront, dans tous les temps, de leçons aux plus habiles capitaines.
Le règne de Frédéric, premier roi de Prusse, est rempli des fréquentes réductions et augmentations de l'armée; les subsides étrangers, selon qu'il en recevait, étaient le thermomètre qui réglait leur nombre, tantôt plus considérable, et tantôt de beaucoup diminué.
Après la mort de Frédéric-Guillaume, on fit une augmentation dans les troupes : les bataillons furent mis à cinq compagnies, et on leva sept nouveaux bataillons, à savoir : deux de Lottum, deux de Schonberg, deux de Dohna, et un de Sydow. La cavalerie fut augmentée de même de vingt escadrons, à savoir : deux des gardes du corps, trois de Baireuth, trois de Schöning, quatre d'Ansbach, quatre de Sonsfeld, et quatre de Brandt.
L'année d'après, en 1689, dix bataillons et six escadrons brandebourgeois passèrent au service de la Hollande. Après la paix de Ryswyk, les bataillons furent réduits à quatre compagnies, et la compagnie, à quatre-vingts hommes; de sorte que quatre-vingts compagnies, tant d'infanterie que de cavalerie, furent congédiées. En 1699, les bataillons furent remis à cinq compagnies. En 1702, les régiments d'Albert, de Varenne, de Schlabrendorff,
a Görtzke.
b C'est Treffenfeldt, et non pas Görtzke, qui battit les Suédois auprès de Splitter : Görtzke vainquit le feld-maréchal Horn entre Schanzenkrug et Coadjuthen. Ces deux faits sont rapportés plus haut avec exactitude.