<189>de Turin. Ce prince joignait beaucoup de prudence à une rare valeur; mais avec beaucoup de grandes qualités, il n'en avait guère de bonnes.

Telle était à peu près l'armée et les généraux qui la commandaient, lorsque Frédéric-Guillaume, second roi de Prusse, parvint au trône. Ce prince augmenta le prêt du soldat, qu'il mit à deux écus par mois, outre six gros pour les chemises, guêtres, souliers, etc.

L'an 1714, les compagnies d'infanterie furent mises à cent vingt hommes. En 1717,a il créa le régiment de Léopold, et le forma des prisonniers faits sur Charles XII. L'année 1720,b il mit tous les régiments de cavalerie sur cinq escadrons; deux compagnies firent l'escadron, et soixante maîtres, la compagnie. En 1718, il créa les dragons de Schulenbourg, forts de cinq escadrons; et il troqua douze pots du Japon contre un régiment de dragons que le roi de Pologne voulait licencier; le colonel Wensec le reçut, et on l'appela depuis le régiment de porcelaine.d L'année 1726, les grenadiers à cheval de Schulenbourg, Wense,c et Platen, furent doublés, et chaque régiment forma ensuite dix escadrons.

De 1726e à 1734, il augmenta l'infanterie d'un officier par compagnie; il leva les régiments de Dossow, Thiele, Mosel, Bardeleben, et les bataillons de Beaufort et de Kröcher;f il ajouta ensuite à chaque bataillon une compagnie de grenadiers de cent hommes. L'artillerie fut partagée en deux bataillons, dont l'un fut destiné pour servir en campagne, et l'autre, en garnison. Il créa un corps de milice de cinq mille hommes, dont les officiers


a 1715.

b 1718.

c Le général Wuthenow.

d Le régiment de porcelaine était autrefois le sixième régiment de dragons; il forme aujourd'hui le troisième et le quatrième de cuirassiers, et le premier de dragons. Frédéric-Guillaume Ier offrit au roi de Pologne une collection de porcelaines précieuses et de morceaux d'ambre jaune, en échange de six cents cuirassiers et dragons, qui avaient été tirés de l'année saxonne. Ce régiment fut livré le 1er mai 1717 au général-major de Wuthenow, à Barulh.

e 1723.

f Ces bataillons appartenaient depuis leur création aux généraux de Raders et de Lilien.