<243>en correspondance avec Charles V, et lui marquèrent qu'ils ne trouvaient pas à propos que l'Électeur se rendît à la diète de l'Empire; aussi Joachim II se dispensa-t-il de ce voyage.

Jean-Sigismond et George-Guillaume75 conférèrent avec eux sur le sujet de la succession de Juliers et de Berg, et les états nommèrent quatre députés qui suivirent la cour, tant pour lui servir de conseil, que pour être employés à des négociations, et à l'usage que les circonstances pourraient demander pour le service de ces princes.

George-Guillaume consulta les états pour la dernière fois,76 pour savoir s'ils trouvaient bon que l'Électeur fît alliance avec les Suédois, en leur remettant ses places, ou s'il devait suivre le parti de l'Empereur. Depuis, Schwartzenberg, ministre tout-puissant d'un prince faible, attira à sa personne toute l'autorité du souverain et des états : il imposa des contributions de sa propre autorité; et il ne resta aux états, de cette puissance dont ils n'avaient jamais abusé, que le mérite d'une soumission aveugle aux ordres de la cour.

Les électeurs n'avaient eu d'autre conseil que les états jusqu'au règne de Joachim-Frédéric : ce prince forma un conseil composé du ministre de la justice, du ministre des finances, de celui qui avait les affaires de l'Empire, et du maréchal de la cour; un statthalter y présidait. De ce conseil émanaient toutes les sentences en dernier ressort, les ordres tant au civil qu'au militaire, les règlements de la police; et c'était lui également qui dressait l'instruction des ministres qui étaient employés à des cours étrangères. Lorsqu'un voyage ou la guerre obligeait l'Électeur à quitter ses États, ce conseil exerçait les fonctions de la souveraineté : il donnait des audiences aux ministres étrangers; il avait, en un mot, le même pouvoir que la régence d'une minorité pendant la tutelle d'un prince.

Le pouvoir du premier ministre et du conseil était presque


75 En 1628. [En 1609, 1610, 1628, 1629.]

76 En 1631. [En 1630. L'électeur George-Guillaume appela, en 1634 et en 1635, les états à délibérer sur les traités de Pirna et de Prague. Le Grand Électeur les convoqua également en 1643, au sujet de la trêve conclue avec les Suédois : mais il ne paraît pas qu'on les ait consultés sur le traité de paix qui se négociait en Westphalie.]