<42>teur de Brandebourg, qui craignait également les Impériaux et les Suédois, ne sachant à quoi se déterminer, crut prendre un parti avantageux à ses États, en s'attachant à la fortune de Gustave-Adolphe, qui paraissait alors si bien affermie; il envoya même quelques faibles secours aux Saxons, qui poursuivaient en Silésie un corps d'Impériaux, commandé par Balthasar de Maradas.
L'Empereur, irrité du refus de ces princes et encore plus de l'irruption qu'ils faisaient en Silésie, voulut en marquer son ressentiment il envoya Wallenstein à la tête d'une forte armée, pour s'emparer de ces deux électorats. Pappenheim quitta la Westphalie, et se joignit à Wallenstein. Comme le roi de Suède se trouvait alors en Bavière, ces deux généraux profitèrent de son éloignement : ils entrèrent en Saxe, et prirent Leipzig, Naumbourg, Mersebourg, Halle et Giebichenstein.
Le roi de Suède apprend cette nouvelle, et accourt au secours de la Basse-Saxe : il arrive; il gagne la fameuse bataille de Lützen, et perd la vie en combattant. Les Suédois, vainqueurs, crurent être battus, n'ayant plus leur héros à leur tête; et les Impériaux, quoique défaits, se croyaient victorieux, n'ayant plus Gustave-Adolphe à combattre.
Ainsi finit ce roi qui avait fait trembler l'Empereur, qui avait rétabli la liberté des princes d'Allemagne, et auquel on ne peut reprocher d'autre défaut que trop d'ambition, qui est malheureusement celui de la plupart des grands hommes. Après sa mort, les Suédois chassèrent les Impériaux de la Basse-Saxe; et toutes les villes dont Wallenstein s'était emparé, furent reprises par l'électeur de Saxe. Oxenstjerna prit la direction des affaires des Suédois en Allemagne; et il conclut, au nom de la Suède, une alliance à Heilbronn avec les cercles de Franconie, de Souabe, du Haut et du Bas-Rhin.
Quoique l'Électeur ne fût pas de l'alliance de Heilbronn, il envoya de nouveau quelques secours à Arnim, qui commandait les troupes saxonnes en Silésie; toutes celles de l'Électeur ne consistaient qu'en trois mille cavaliers et en cinq mille fantassins. Lorsqu'il apprit que Wallenstein et Gallas rentraient en Silésie, il convoqua l'arrière-ban, ou plutôt il fit un armement général