<43>de tous ses sujets; mais, comme il manquait de fonds pour les entretenir, il ne rassembla jamais des forces assez nombreuses pour s'opposer à la violence de ses ennemis.
Wallenstein s'avança en Silésie avec une armée de quarantecinq mille hommes; il amusa Arnim par des propositions d'accommodement; il lui donna des jalousies sur la Saxe : mais tournant brusquement vers Steinau, il y défit huit cents Suédois, s'empara de Francfort, et envoya des partis qui désolèrent la Poméranie et la Marche-Électorale. Il somma Berlin de lui porter ses clefs : mais il apprit, d'un côté, que Bernard de Weimar avait repris Ratisbonne, et de l'autre, que neuf mille Saxons et Brandebourgeois s'avançaient vers lui; et, sans s'opiniâtrer dans ses projets, il se retira en Silésie, laissant une forte garnison à Francfort et dans quelques autres villes. Arnim et Baner couvrirent Berlin avec leur armée. L'Électeur, assisté des troupes suédoises, se trouva à la tête d'une armée de vingt mille hommes, dont à peine la sixième partie lui appartenait. On a conservé le nom des régiments brandebourgeois qui étaient de cette armée, à savoir : Burgsdorff, Volckmann, François-Lauenbourga et Ehrentreich-Burgsdorff. Avec ces troupes, il se présenta devant Francfort, et mille Autrichiens en sortirent par capitulation; la garnison impériale de Crossen en sortit le bâton blanc à la main.
Pendant que Baner dirigeait les opérations militaires de la Suède, Oxenstjerna devenait l'âme des négociations. Ce chancelier ayant trouvé avantageuse l'alliance qu'il avait faite, à Heilbronn, avec les cercles de l'Empire, en proposa une pareille aux cercles de la Haute et Basse-Saxe. Elle se conclut effectivement à Halberstadt; et les électeurs de Saxe et de Brandebourg en devinrent les membres principaux. Ce ministre, voyant les armées de Suède partout triomphantes et les princes de l'Empire alliés ou dépendants de la Suède, crut sa puissance si bien établie, que rien ne pourrait désormais lui résister : dans cette persuasion, il leva le masque dans l'assemblée qui se tint à Francfort-
a Ce François Lauenbourg, chef, en 1634, d'un régiment de cavalerie brandebourgeois, est François-Charles, duc de Saxe-Lauenbourg, frère aîné du duc François-Albert, qui, immédiatement après la bataille de Lutzen, passa du service suédois au service de l'électeur de Saxe, en qualité de feld-maréchal.