<54>alors administrateur. Quant à la religion, on convint que la luthérienne et la calviniste seraient désormais autorisées dans le Saint-Empire romain.

Cette paix, qui sert de base à toutes les possessions et à tous les droits des princes d'Allemagne, dont Louis XIV devint le garant, fut publiée l'année 1648.

L'Électeur, dont on avait ainsi fixé les intérêts, conclut l'année suivante un nouveau traité avec les Suédois pour le règlement des limites, et pour l'acquit de quelques dettes, dont la Suède ne voulut payer que le quart; ce ne fut que l'année 1650 que l'Électorat, la Poméranie et les duchés de Clèves, furent entièrement évacués par les Suédoisa et par les Hollandais.

Le duc de Neubourg pensa jeter alors les affaires dans la même confusion dont on venait de les tirer avec tant de peine : il s'avisa de persécuter avec rigueur les protestants du duché de Juliers et de Berg; sur quoi Frédéric-Guillaume se déclara leur protecteur, et envoya son général Sparr avec quelques troupes sur le territoire du Duc, lui faisant en même temps proposer un accommodement par la médiation des Hollandais.

Charles IV, duc de Lorraine, prince errant et vagabond, chassé de ses États par la France, et qui avec un petit corps de troupes menait plutôt la vie d'un Tartare que d'un souverain, vint dans ces entrefaites au secours du duc de Neubourg. Son arrivée pensa faire évanouir les dispositions pacifiques des deux partis; on s'accorda cependant : quant à l'ordre des possessions, on s'en tint au traité de Westphalie;17 et, quant à la liberté de conscience, à ceux qu'on avait faits depuis l'année 1612 jusqu'à l'année 1647.

Dans ces temps, il arriva en Suède un événement dont la singularité attira les yeux de toute l'Europe : la reine Christine abdiqua la couronne de Suède, en faveur de son cousin Charles-Gustave, prince de Deux-Ponts. Les politiques, qui n'ont l'esprit rempli que d'intérêt et d'ambition, condamnèrent beaucoup cette reine; les courtisans, qui cherchent des finesses partout, débitaient


a On ne fixa définitivement les frontières de la Poméranie que le 14 mai 1653; la Poméranie ultérieure fut évacuée par les Suédois dans le mois de juin de la même année.

17 Les duchés de Clèves, de la Mark et de Ravensberg échurent à l'Électeur; Juliers, Berg et Ravenstein, au Duc.