<XIX>tesse Henriette d'Itzenplitz-Friedland, à Cunersdorf, et M. Benoni Friedländer, à Berlin, ont augmenté de la manière la plus obligeante le nombre des manuscrits qui étaient déjà recueillis.
Grâce à tant de secours, nous pouvons affirmer que nous possédons maintenant la totalité des ouvrages historiques, philosophiques, et militaires. A l'égard de quelques poésies composées pendant la jeunesse du Roi, et dont les titres ne nous sont connus que par sa correspondance avec Voltaire, il y a tout lieu de croire qu'elles sont à jamais perdues. Quelques livrets d'opéras-comiques que le Roi mentionne dans sa correspondance avec Algarotti, ont probablement subi le même sort. Le Dialogue des morts entre Madame de Pompadour et la Vierge Marie, et toutes les poésies posthumes qui inspirèrent quelques scrupules, entre autres le Poëme sur l'origine des Polonais et l'Epître de remercîment au prince de Soubise, composée à Rossbach le soir même de la bataille de ce nom, ont sans doute été anéantis par les auteurs de l'édition précédente.
Nous espérons que la Correspondance s'enrichira un jour d'une manière importante par la communication des onze volumes formant la collection des lettres du Roi à sa sœur favorite, la margrave Wilhelmine de Baireuth, source historique plus pure et plus instructive que les Mémoires de cette princesse, qui sont pleins d'une exagération choquante. Mais toutes nos démarches ont été infructueuses pour recouvrer les correspondanees du Roi avec le baron Didier de Keyserlingk, connu sous le nom familier de Césarion; avec Louise-Éléonore de Wreech, née de Schöning; avec madame Louise de Brandt, née de Kameke; avec la signora Barberina (Barbe Campanini), depuis baronne de Cocceji et plus tard comtesse de Campanini; avec la landgrave Caroline de Hesse-Darmstadt; avec l'électrice douairière Antonie de Saxe; avec la comtesse Skorzewska, veuve d'un général polonais; et enfin avec madame de Kannenberg, sœur du ministre d'État comte de Finckenstein. Nous avons lieu de croire que l'intéressante correspondance avec la reine Julienne, femme de Frédéric V de Danemark, existe encore en entier; quant aux lettres et aux billets que Voltaire, pendant son séjour de trois années à