<XXII>moire dans ses ouvrages, nous avons eu recours aux autographes eux-mêmes qui se trouvent déposés aux archives, et surtout à la chancellerie secrète de la guerre; pour les noms de lieux, la chambre des plans du grand état-major de l'armée, le bureau de statistique, et le cabinet des cartes géographiques de la Bibliothèque royale, nous ont été d'un grand secours.
Une fidélité scrupuleuse étant un des premiers caractères d'une bonne édition, nous n'avons rien changé aux expressions, quelque peu correctes qu'elles aient pu être trouvées. On sait d'ailleurs que le Roi ne prétendait pas à une élégance très-recherchée du style, puisqu'il s'appliquait lui-même, peut-être à tort, l'épithète de tudesque. On ne s'étonnera donc pas de trouver régence pour gouvernement, recevoir l'Électorat pour hériter de l'Électorat, etc.; au reste nous avons suivi en cela l'exemple de Voltaire, qui n'a pas corrigé ces expressions, lorsqu'il revit, en 1751, les Mémoires de Brandebourg. Il n'y a que les fautes grammaticales les plus élémentaires que nous nous soyons permis de rectifier, telles que les fautes contre l'accord des genres et des nombres, et en général celles qui peuvent passer plutôt pour des inadvertances de plume ou des fautes d'impression, que pour une manière particulière de concevoir la langue.
Les faits historiques sont aussi conservés dans toute leur intégrité; mais on y a joint des notes pour les expliquer, les appuyer, et quelquefois pour les rectifier. On comprendra qu'elles soient particulièrement nombreuses dans le premier volume des Œuvres historiques, contenant les Mémoires de Brandebourg, cet ouvrage n'étant en grande partie qu'une compilation. L'Éditeur aurait désiré réunir ces notes, et tout ce qui se rapporte à la critique, à la fin de chaque volume ou de chaque série, en partie par respect pour l'œuvre de l'écrivain, en partie aussi dans la crainte de compromettre la beauté typographique; mais il a dû se ranger à l'avis du Comité de l'Académie des Sciences, qui, dès le principe, a décidé unanimement que les notes accompagneraient le texte. Une auguste décision a levé d'ailleurs toutes les incertitudes à cet égard; et lorsque les premières feuilles de l'édition de luxe, imprimées les unes avec notes, les autres sans notes,