<7>En suçant une plante vile,
Des frelons la troupe stérile Prépare
et distille son fiel;
Quand vers la ruche industrieuse
Bourdonne la mouche envieuse,
L'essaim prend son essor au ciel.
Ainsi, quand heureuse et tranquille,
Satisfaite de son destin,
L'innocence, toujours utile,
Travaille au bien du genre humain,
L'on voit entre tes mains barbares
Les fers tranchants que tu prépares,
Aiguisés avec tant d'ardeur,
Pour détruire jusqu'au vestige
Le nouveau monument qu'érige
Et la sagesse et le bonheur.
Cent fois j'ai vu tes mains ingrates,
Par d'indignes raffinements,
Caresser les morts, que tu flattes
Pour mieux déchirer les vivants.
Tes crimes, que la nuit recèle,
Craignent le jour qui te décèle,
Semblable aux lugubres corbeaux
Qui, dans les cyprès les plus sombres,
De leurs cris effrayant les ombres,
S'attroupent autour des tombeaux.
Et toi, venimeuse vipère,
Toi, dont la morsure d'aspic
Blessa ce régent débonnaire,
Prince né pour le bien public,
Tigre sanguinaire et sauvage,
Je renonce à l'ingrat ouvrage