<165>Tous nos héros; que sans perte de temps
Dans cette tente ils aient à se rendre;
Et lorsque tous ici seront présents,
Bientôt sauront ce qu'il faut leur apprendre. »
Il part; dans peu arrivent ces guerriers,
Sur des coursiers tant superbes que fiers.
Ne pensez pas que j'aie la folie,
Ami lecteur, de vous historier
De leurs chevaux la généalogie.
Podargea à tous eût-il donné la vie,
Le dire ici serait vous ennuyer.
Vint le premier Wallis, chargé d'années;
Du vieux Nestor il eut les destinées,
Grand babillard, peu d'accord, dur, aider.
Vint après lui ce Lobkowitz farouche,
Le fou Spada, le sage d'Aremberg;
Waldeck, ayant le blasphème à la bouche,
Le suit, jurant et le ciel, et l'enfer.
Puis vient, riant d'un rire âpre et amer,
Stein, qui passait pour Momus de l'armée;
Saint-Ignon suit, tout dérangé d'hier;
Puis des Saxons la troupe parfumée,
Gens doucereux, et qui, peur d'accident,
Jusqu'à mordieu! disent tout poliment.a
Ce chevalier19 pincé, droit comme un cierge,
Parmi ceux-là paraît avec éclat.
Et le dernier, ce fut vous, Kolowrat;
Aux pieds des saints, aux autels de la Vierge,
Vous ignorez si vous êtes soldat.
Seul après tous arriva ce béat.
Au beau milieu de la troupe guerrière
Parut Charlot; il était comme un dieu;
a Un des chevaux de Ménélas. Iliade, chant XXIII, v. 293-295.
19 Le chevalier de Saxe.
a Et jusqu'à Je vous hais, tout s'y dit tendrement.