<167>Ce Valori, ce badaud de Paris.
Le gros marquis les rend seul invincibles;
Quand l'aurons pris, ces ennemis terribles
Dans un moment seront tous déconfits;
Nous serons chats, ils seront nos souris. »
D'hier au soir le prince est encore ivre,
Dit Saint-Ignon; et le brutal Waldeck
Répond : « Soit dit sans manquer de respect,
Avec vous tous j'aurais honte de vivre,
Si je tenais propos aussi suspect.
Ce sont, ma foi, des contes de grand'mères;
Eh! que m'importe et saints et sorcières?
Notre destin dépend de notre bras.
Qui sans frémir affronte le trépas
A son parti donnera la victoire.
Venez, amis; que, nous comblant de gloire,
Le Prussien terrassé sous nos pas
Dans tous les temps transmette à la mémoire
Tout ce qu'a fait Waldeck dans les combats. »
Le Kolowrat, à ce discours profane,
En marmottant faisait signes de croix,
En implorant le souverain des rois;
Et, redressant ses deux oreilles d'âne,
Dit : « Que la foudre extermine à jamais
Ce prince impie, accablé de forfaits!
Waldeck, au ciel moins d'étoiles ne brillent
Qu'en cent façons saints et saintes fourmillent.
Aux papegauts, qui sont gens vrais croyants,
Ils font l'honneur de se rendre visibles;
Aux scélérats, à tous les mécréants,
Qui, comme vous, ont des cœurs insensibles,
Il n'est échu que d'éternels tourments. »
« Ah! ventrebleu! dit Waldeck en furie,
Onc ne me fit affront aussi sanglant;
Oui, fussiez-vous propre fils de Marie,
Ce fer serait lavé dans votre sang. »
Très-prudemment d'Aremberg les sépare :