<206>Ils font sortir, le frappant sur un clou,
En pétillant, de vives étincelles;
Le soufre en feu allume les chandelles;
Le bois s'embrase, on rôtit les morceaux,
En les couvrant tous d'une double graisse;
Et puis, servant les éclanches, les dos,
Couchés sur l'herbe, ils mangent à leur aise.
Ainsi que dit le chantre d'Ilion,
Content chacun fut de sa portion.
Au dur Franquin on amena les belles,
Douces beautés, fringantes demoiselles,
Que le brutal aimait par passion.
Au beau milieu de ces cruels gendarmes,
On voit paraître, éclatante d'appas,
Jeune tendron où brillaient tous les charmes.
Cette beauté qu'on prit à Ménélas,
Dont le rapt mit toute l'Asie en armes,
Au bon Priam causant chaudes alarmes,
De ses attraits, certes, n'approchait pas.
Elle n'était comme vous, les princesses,
Toujours beautés, quand vous êtes altesses,
Et qui perdez vos grâces, vos attraits,
Quand on vous voit sans toutes ces richesses
Et ces bijoux dont offusquez vos traits.
Elle arriva parmi tous ces vacarmes,
Tout éplorée et se fondant en larmes.
Dans le sommeil, hélas! on avait pris
Ce beau tendron, chez ses parents chéris,
Dans des habits dont la simple parure
N'ajoutait rien aux dons de la nature.
Ses vêtements sont propres, mais unis.
Sous son corset, une gorge naissante,
Allant, venant, aux curieux présente
Deux boutonneaux élastiques, gentils,
Moitié couverts d'une boucle flottante;
Un teint, grand Dieu! de roses et de lis;
Deux beaux yeux noirs à prunelle brillante,